77
Carte blanche à Manish Pushkale
Le musée a souhaité mettre f in aux cartes blanches, réalisées en partenariat avec
des galeries, et repenser la place de l’art moderne et contemporain en ses murs.
La dernière carte blanche a ainsi été consacrée à l’artiste indien Manish Pushkale.
Né à Bhopal, dans le Madhya Pradesh, Manish Pushkale est un autodidacte qui a
perfectionné son style et sa sensibilité dans l’ambiance fertile et créative du Bharat
Bhavan. Son implication dans ce centre artistique lui a permis de renforcer son
profond engagement vis-à-vis des traditions populaires autochtones. L’installation
To Whom the Bird Should Speak? présentée au musée est une enquête visuelle sur
l’importance du langage comme moyen de communication. Les recherches
artistiques de Pushkale sur les cultures indigènes ont été inspirées par l’histoire de
la tribu Aka-Bo, dans les îles Andaman, et leur tradition orale de communication avec
les oiseaux qui s’est perdue avec la mort, en 2010, de sa dernière locutrice Boa Sr.
Artiste contemporain et peintre abstrait, Manish Pushkale a proposé une installation
immersive de 125 mètres carrés peinte à la main, à l’intersection de la linguistique
et de l’archéologie, imaginant un « scénario » visuel d’une histoire perdue.
L’installation conçue pour le musée Guimet a ensuite été présentée au musée
départemental des arts asiatiques de Nice.
→ Exposition du 18 octobre 2023 au 4 mars 2024,
100m
2
, 33 869 visiteurs (dont 17 391 visiteurs en 2024).
→ Commissariat : Manish Pushkale (artiste) et Claire
Bettinelli (coordinatrice d’expositions, chargée des
collections contemporaines au musée Guimet)
→ Catalogue de l’exposition : Carte blanche à Manish
Pushkale, avec les contributions de Yannick Lintz,
Claire Bettinelli, Ganesh Dey et Devika Singh. Une
édition Mapin Publishing, en partenariat avec le musée
Guimet. Bilingue français/anglais, 128 pages,
80 illustrations, 25 €.
L’année Guimet x Chine 2024
T’ang Haywen. Un peintre chinois à Paris (1927-1991)
La première exposition de l’année Guimet x Chine 2024 a été consacrée au peintre
T’ang Haywen, arrivé à Paris en 1848, la même année que Zao Wou-Ki. C’est à Paris
que T’ang Haywen s’est initié à la peinture occidentale, bientôt marquée par
l’af f irmation de l’abstraction. Il y puisa les éléments d’une alchimie personnelle où
la couleur éclatante fusionne avec la tradition de la peinture à l’encre monochrome,
dont il fut l’héritier.
Son œuvre, vibrant trait d’union entre deux cultures picturales, exprime cette
dualité une tension entre le plein et le vide le noir et le blanc le monde visible et le
monde de la pensée la f iguration et labstraction Ses carnets de dessin révèlent
quil visita régulièrement les musées parisiens dont le musée Guimet et quil
sinspira de la ville dans des paysages urbains croqués rapidement au stylo à bille
Lettré moderne insatiable curieux des arts et cultures de lOccident il trouva à Paris
sa vocation de peintre Artiste discret Tang Haywen saffirma pourtant
progressivement comme une f igure majeure de la création contemporaine et de la
modernité chinoise
À travers une sélection dune centaine dœuvres majeures lexposition a donné à
voir un panorama des grandes étapes de sa carrière ainsi que lessentiel des
facettes du travail dun artiste qui recherchait selon ses propres mots une
peinture idéale unissant le monde visible et le monde de la pensée Des créations
inédites ainsi que des éléments darchives qui avaient été conservés dans le secret
de son atelier ont dévoilé lintimité de cet artiste fondamentalement épris de liberté
et de dépouillement ref létant son inclination pour lascétisme oriental
Loffre culturelle