
Japon, toile de coton, tsutsugaki,
80,2 x 126,1 cm
Photo : Yasuhiro Kobayashi, © DR Dessus de lit (futon) monté sur paraventMotif du Mont Fuji, faucon et aubergines,
Nouvelles années, meilleurs rêves,
Japon, toile de coton, tsutsugaki,
189,2 x 152,4 cm
Photo : Yasuhiro Kobayashi, © DR Kimono pour la nuit (yogi)Motif Baku (tapir mangeur de mauvais rêves),
Japon, toile de coton,
tsutsugaki, 171,4 x 170 cm,
Photo: Shinichi Yamasaki / © DR Kimono de femme porté comme un voile (kazuki)Motif de Cours d’eau et de feuilles d’érable japonais,
Japon, toile de lin,
tsutsugaki partiellement teint au pochoir,
134,6 x 134,1 cm,
Photo: Shinichi Yamasaki, © DR Veste (happi)Motif de Trésors, Japon, toile de coton,
tsutsugaki, 87 x 124 cm,
photo : Shinichi Yamasaki. © DR Veste de pêcheur (maiwai)Motif du Festin de trois des sept divinités du Bonheur (Shichifukujin),
Japon, ère Meiji (1868-1912), fin du XIXe début du XXe siècle,
tsutsugaki et katazome (peinture par réserve au pochoir), 140 x 122 cm,
musée Guimet, legs verbal Krishnâ
Riboud, 2003 – MA 11614 (AEDTA 3767) © DR

Tsutsugaki,
textiles indigo du japon
Du 10 juillet au 7 octobre 2013
L’exposition « tsutsugaki, textiles indigo du japon » fera découvrir au grand public l’art méconnu mais sensationnel des tsutsugaki.
Une exposition qui, modeste par sa taille mais non par son ambition, sera tout entière conçue autour d’une immense collection privée, l’une des plus riches au monde, présentée pour la première fois hors du Japon. Le collectionneur a découvert les tsutsugaki (de tsutsu, tube et gaki, dessin), par hasard, dans un magasin d’antiquités qui vendait des ikat (tissus dont les fils sont teints avant le tissage). Passionné d’art moderne japonais, il a par ailleurs consacré une partie de sa vie à réunir les œuvres de quatre peintres contemporains tombés dans l’oubli, dont les travaux risquaient d’être perdus. Quand il découvrit les tsutsugaki, il fut frappé par la vivacité des couleurs et l’audace des décors dessinés, qui lui firent les reconnaître comme de véritables peintures non signées.
En effet, le tsutsugaki semble être une pièce unique de tissu, alors qu’il s’agit en réalité de quatre ou cinq bandes textiles teintes séparément, puis jointes de telle façon que les coutures soient les moins visibles possible.
La qualité du dessin des tsutsugaki est telle que l’on peut les comparer à d’authentiques tableaux auxquels il ne manquerait qu’une signature. Il est vraisemblable que des artistes majeurs, comme Hokusai, aient réalisé des dessins pour des tsutsugaki.
La conception du tsutsugaki est une œuvre collective, nécessitant les efforts conjoints d’un dessinateur, d’un artisan (qui appliquait la colle sur le dessin) et d’un teinturier. Les motifs sont appliqués sur du coton tissé à la main. Les contours de l’image sont dessinés sur le tissu avec une pâte (ou colle) qui sort d’un tube pressé par l’artisan. Les motifs sont ainsi protégés lors du bain de teinture qui permet de teindre le fond du tissu. Les couleurs sont ensuite apposées à la main. Ces dessins peuvent orner des vêtements ou des tissus d’ameublement, et ont généralement une valeur auspicieuse. Ainsi, les futons de mariage étaient souvent décorés de la sorte, tout comme la selle du cheval qui devait emmener la mariée vers le lieu de la cérémonie. On les trouve aussi sur les serviettes de bain des bébés ou autour des armoiries familiales.
L’histoire du tsutsugaki commence au milieu de l’époque de Muromachi (1337-1573), pour connaître son apogée au cours de l’époque d’Edo (1603-1868), avant de décliner progressivement, pour quasiment disparaître à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les motifs des tsutsugaki diffèrent beaucoup selon les régions : les motifs de singes prédominent au nord-est du Japon; tandis qu’à Kyûshû, au sud-est de l’archipel, le shishi (lion japonais) et le dragon sont les motifs les plus fréquents, peints dans des coloris particulièrement vifs et éclatants.
Synopsis de l'exposition
Après une présentation technique de l’art si particulier qu’est le tsutsugaki, l’exposition se déroulera en cinq grandes parties. Chacune sera déterminée par les motifs décoratifs de ces textiles qui évoquent à chaque fois un aspect particulier de la culture japonaise et du tsutsugaki.
Partie 1
La première partie sera consacrée aux œuvres de la collection Riboud du musée Guimet.
Y seront présentées des pièces utilisant des techniques différentes pour arriver néanmoins à des effets similaires ainsi que des œuvres complétant la connaissance et la compréhension de ces tissus aux motifs exceptionnels.
Partie 2
Dans la deuxième partie les motifs de figure humaine permettront au visiteur de progresser dans sa découverte du Japon à travers les tsutsugaki. Elle aura pour objet d’explorer un pan des mythes et légendes du Japon, à travers l’évocation des contes ou encore des récits dans lesquels figurent des combattants.
Partie 3
Les motifs d’animaux constitueront la troisième partie. Les représentations d’animaux terrestres ou maritimes sont en effet très souvent utilisées sur les tsutsugaki, car certains
d’entre eux sont considérés au Japon comme des porteurs de chance. Il était ainsi courant d’offrir des futons de mariage décorés de canards mandarins, symbole de relations harmonieuses dans le couple. Les animaux mythiques, comme le phénix ou le dragon, signes de bon augure et remarquables exemples de la beauté de ces textiles, seront également présents dans l’exposition.
Partie 4
La quatrième partie de l’exposition est consacrée à la nature, aux arbres, aux fleurs et à leur symbolique, tout aussi auspicieuse et bénéfique. Ainsi sera évoquée, à travers leurs représentations sur les tsutsugaki, l’importance du pin et du bambou, qui, avec les fleurs, comptent parmi les motifs préférés des Japonais.
Partie 5
Enfin, ultime approche de l’art des tsutsugaki, les motifs dépeignant des objets de la vie quotidienne, concluront l’exposition. Des pièces clés - couvertures, devantures de boutique ou emballages en tissu – montreront à quel point symboles graphiques, quêtes de longévité et de prospérité sont liés.
Informations pratiques
Musée Guimet
6, place d’Iéna, 75116 Paris
Tel : 01 56 52 53 00
Galeries du Panthéon bouddhique
19, avenue d’Iéna, 75116 Paris
Tel : 01 56 52 53 00
Musée d’Ennery
59, avenue Foch, 75116 Paris
Période :
Du 10 juillet au 07 octobre 2013.
Lieu :
Musée Guimet, Rotonde.
Service culturel et pédagogique
Tel : 01 56 52 53 45 ;
fax : 01 56 52 54 36 ;
mail : resa@guimet.fr
Visites commentées de l’exposition à partir du 13 juillet :
Les samedis et dimanches à 14h (durée 1h)
Plein tarif : 4.20 euros ; tarif réduit : 3.20 euros (hors droit d’entrée)
Sans réservation au préalable dans la limite des places disponibles.
Carnet plein tarif pour quatre visites : 20 euros ;
tarif réduit : 15 euros (hors droit d’entrée)
Carnet plein tarif pour sept visites : 33 euros ;
tarif réduit : 25 euros (hors droit d’entrée)
Auditorium du musée Guimet :
documentaires, films, concerts et conférences autour de l’exposition.
Renseignements au 01 40 73 88 18 – auditorium@guimet.fr et sur www.guimet.fr
Président du musée Guimet :
M. Olivier de BERNON
Commissariat :
Etsuko Iwanaga, conservateur, musée d’art, Fukuoka ;Aurélie Samuel, chargée d’études documentaires, en charge des collections textiles, musée Guimet, Paris
Le catalogue de l'exposition
Tsutsugaki, textiles indigo du Japon
Une coédition des Editions Hermann, de Ueki & Associés et du musée Guimet
Ouvrage bilingue français-anglais
Broché collé cousu
Format : 28 x 22 cm
Nombre de pages : 96
Nombre d’illustrations : 61 pleines pages
Prix de vente : 17,00 €
Contributions de :
Olivier DE BERNON, président du musée Guimet ;
Shigeru ENTANI, amateur éclairé des tsutsugaki ;
Etsuko IWANAGA, conservateur, musée d’art de Fukuoka ;
Anne LE DIBERDER, conservateur, Maison-Atelier Foujita ;
Aurélie SAMUEL, chargée d’études documentaires, en charge des collections textiles,
musée Guimet
[…] nous nous demandons quel génie a bien pu les créer
et faire preuve d’une telle originalité.
Sôetsu Yanagi (1889-1961)
Le tsutsugaki, qui désigne aussi bien une technique japonaise de décor réservé à la colle et de teinture à l’indigo que l’oeuvre textile qui en procède, connaît son apogée durant l’époque d’Edo (1603-1868) pour disparaître progressivement à la fin de la seconde guerre mondiale. Il faut attendre, à la fin des années 1930, le regard de Sôetsu Yanagi, créateur de la notion mingei (« art populaire »), pour que soit reconnu au tsutsugaki sa valeur proprement artistique.
L’exposition du musée Guimet rassemble, aux côtés d’un tsutsugaki du peintre Foujita et de la collection Krishnâ Riboud, des œuvres pour la première fois présentées hors du Japon. Véritables tableaux empreints de puissance et de sérénité, ces textiles invitent à pénétrer au cœur de la culture japonaise.
Ce catalogue richement illustré aborde la technique des tsutsugaki, les contextes de leur apparition, de leur redécouverte et de leurs usages, ainsi que la symbolique des motifs qui les composent.
Coproducteur de l'exposition

Ueki et Associés
Futaba Ueki
Mini-site de la Saison japonaise :
Gestion de projet : Muriel Mussard, responsable internet et multimédia, musée Guimet
Réalisation : Ancre Noire
Musique : © tous droits réservés