Cette couronne, réalisée selon une technique héritée des traditions dérivant de la Steppe, à l’aide de minces feuilles de métal doré martelées, se compose d’un bandeau circulaire surmonté de cinq ramures en forme de trident. Découpées sur un mode symbolique, ces branches semblent évoquer celles d’un arbre, ou la forme d’une montagne voire même les ailes d’un oiseau. De part et d’autre de la coiffe, au niveau des oreilles, tombent deux chaînettes d’or imitant des nattes. Provenant du royaume du Silla (57 av. n.e.-668 de notre ère), artistiquement plus stylisé et baroque que le Paekche (18 av. -660 de notre ère) et que le Koguryô (37 av. -668 de notre ère), l’esthétique de ce type de tiare est plus proche d’un contexte sibérien que de la mouvance chinoise. Celles-ci sont le plus souvent découvertes avec d’autres parures, comme des pendants d’oreilles, des fibules, des ceintures, des épées ou plus rarement des chaussures en métal précieux, dans des tombes en forme de tumulus aux proportions souvent impressionnantes.

Des dents de tigre en jade, en relation directe avec les croyances chamaniques baptisées magatama par les Japonais, agrémentaient parfois ces couronnes qui symboliseraient ainsi la force et l’autorité du roi.

Ce type de coiffure, très fragile, était portée par des personnages de haut rang lors de circonstances exceptionnelles. Elle proviendrait d’une tombe de la province de Kyôngsang et daterait de l’époque dite des « Trois Royaumes » (Ier siècle av – VIIe siècle de notre ère). Le Silla – le plus au Sud des trois royaumes souverains qui composent alors la Corée, avec le Koguryô et le Paekche – garde ses traditions intactes, moins influencé par la Chine que ses voisins. Cette pièce reste un des témoignages les plus caractéristiques des trésors d’orfèvrerie exhumés dans ce royaume.