Cette amphore jiandiping présente un profil en fuseau. Le col resserré, prolongé par une épaule tombante, rejoint la panse aux flancs légèrement arrondis et de forme conique en partie inférieure, tandis que le haut du col cylindrique se détache en légère saillie. Il s’ouvre par une embouchure étroite à lèvre plate. Deux anses en oreille sont disposées symétriquement, à mi-hauteur de la pièce. De la naissance de l’épaule jusqu’aux anses, la surface est profondément marquée d’un décor cordé de fines stries parallèles et obliques. Ce motif estampé a pu être réalisé grâce à une matrice en céramique ou à un rouleau de bois creusé de stries ou enveloppé d’un cordage.

L’amphore a été montée à l’aide d’un seul boudin d’argile puis lissé à l’intérieur et à l’extérieur. Le décor cordé a arraché l’épiderme, lui donnant après cuisson un aspect mat et une teinte rosée tandis que le reste de la surface contraste par son aspect lisse et sa teinte orangée. La rugosité de la surface facilite la préhension de l’objet, et un lien fixé autour du col et par les anses permettait de puiser l’eau dans la rivière et de transporter le récipient.

Caractéristique de la phase Banpo, l’amphore à fond pointu est diffusée à partir de la vallée de la Wei (Shaanxi central et Gansu oriental) sur une zone comprenant le Henan, le Shanxi, le Shaanxi septentrional, le Hebei et la Mongolie intérieure. Elle trouvera son prolongement dans la culture de Majiayao (3800-2300 avant notre ère). Cet objet utilitaire appartient à tout un ensemble de récipients destinés aux liquides qui constituent un développement notable par rapport à la culture précédente de Laoguantai (5900-5000 avant notre ère). Ils témoignent de besoin accrus en eau dans le cadre d’une vie centrée sur le village et ses activités diversifiées comme l’agriculture par exemple.