Min Jung-yeon (née en 1979) a grandi dans la campagne sud-coréenne. Après des études en arts plastiques à l’Université Hongik, elle quitte la Corée pour intégrer les Beaux-Arts de Paris (ENSBA) dont elle sort diplômée en 2006. Depuis, installée en France, elle poursuit une œuvre empreinte de ses rencontres comme de son pays, une Corée contemporaine tiraillée entre consumérisme et tradition.

Min Jung-yeon, Our long summer in the rain, Corée, 2018, encre de Chine, aquarelle et crayon sur papier, don de l’artiste, 2019, MA 13013

Dans ses dernières réalisations, le jeu avec le silence, l’intérêt pour la ligne et le trait – évoquant la gravure –, l’absence de toute présente humaine et l’économie de moyens dont elle fait preuve ne sont pas sans un certain raffinement et une certaine distance.

Dans Our long summer in the rain (Notre long été sous la pluie) qui semble être le reflet de son expérience de vie tout comme celui de l’histoire de son pays, les lignes régulières quasiment métalliques, l’alliance de l’encre et du crayon rehaussée d’aquarelle qui décline une harmonie délicate et très froide de gris ou bien de noir, que ponctue simplement une note de rouge tout au bas du tableau, comme une tache de sang, suggère une double meurtrissure, teintée de mélancolie.