Le 17 avril 1975, les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh et prennent le pouvoir. Mak Remissa a cinq ans et, sous prétexte d’un bombardement américain imminent, doit quitter la capitale pour trois jours seulement.
Toute la population part sans rien emporter puisque le retour dans la capitale est fixé au surlendemain. Elle ne reviendra finalement qu’après le 7 janvier 1979, lorsque les Khmers rouges fuient devant les troupes vietnamiennes.
Mak Remissa (né en 1970), Left Three Days, 2015, épreuves au chromopalladium sur papier Atsukuchi, achat, 2017, AP 22038
Quarante ans après, l’auteur revient sur ce drame, l’évacuation de 1975. S’inspirant du théâtre d’ombres traditionnel, il s’approprie son histoire. Les ombres de papiers découpés, projetées sur un écran blanc, racontent différents épisodes de ce qu’il a vécu. Les souvenirs de son enfance, douloureusement liés à la mort de plusieurs membres très proches de sa famille, s’enchaînent et, comme une danse expiatoire dans l’obscurité de sa chambre noire, Mak Remissa libère ce qu’il a jusqu’alors refoulé au plus profond de sa mémoire.
Cette photographie est issue d’un portfolio, diffusé par Anne-Lou Buzot, Florent Fajole & Nicolas Peyre, éditeurs associés, contenant huit photographies datées de 2015, imprimées par Alban Chassagne. Elles sont accompagnées d’un texte de Christian Caujolle.