Cette toile, chargée de morceaux de charbons de bois peu à peu abrasés, laissant sur le support une pellicule diaprée, profondément géométrisée, évoque les vestiges des grands bûchers réalisés en Corée lors d’une cérémonie dite « brûler la maison de la lune ».

Elle s’inscrit dans le processus de fabrication des œuvres de Lee Bae, artiste coréen travaillant entre Séoul et Paris, et qui puise dans la longue tradition tellurique et chamanique de la Corée, notamment certains rites de sa région natale, Chung-Do (Corée du sud). En regard de la « Carte Blanche » qui lui était proposée en 2015 au MNAAG, 

Lee Bae (né en 1956), Issu du feu, 2000, Corée, toile, collage au charbon arasé, charbon de bois sur toile, 194 cm x 150 cm, don de l’artiste, 2015, MA 12775

Lee Bae a présenté cette œuvre qui emprisonne les vestiges des grands bûchers réalisés lors d’une cérémonie dite « brûler la maison de la lune ». Le brasier, allumé le 15 janvier, symbolise le feu mis à l’année ancienne. Fête joyeuse, elle chasse les mauvais esprits et favorise le bonheur et les récoltes. Le charbon, c’est également un élément qui renvoie à la terre et à l’ancienneté des rites agraires. Caractéristique de l’œuvre de Lee Bae, grand nom de l’art contemporain coréen, l’œuvre magnifie un matériau pauvre.

Elle apporte une résonance particulière aux collections anciennes du musée où le chamanisme et l’invocation des esprits sont très présents et s’inscrit dans le long sillon de la culture coréenne.