Cette sculpture népalaise bouddhique représente Tara « la Salvatrice » sous l’un de ses principaux aspects, celui de Tara « la Sombre », communément appelé Tara verte, celle-ci ayant pour chef de lignée le bouddha Amoghasiddhi, ou « Accomplissement infaillible », de couleur verte.
Sous cette forme, la déesse à l’allure juvénile et princière est gracieusement assise dans la position dite du délassement (lalitasana), jambe droite pendante, le pied posé sur un lotus épanoui, à la manière de pièces indiennes plus anciennes d’époque pala.
Une fleur de lotus subsiste à côté de son bras droit et un trou de fixation à l’arrière de l’épaule gauche atteste la présence, jadis, d’une deuxième fleur. Le chignon qui couronnait le sommet de sa tête a disparu, mais le reste de sa chevelure est noué sur la nuque en catogan. Tara effectue de la main droite le geste du don (varada), et esquisse de l’autre celui de l’argumentation (vitarka). Elle jouit d’une très grande popularité dans le monde himalayen et la pièce est ici remarquable, non par son iconographie, mais par la qualité du drapé, orné de motifs floraux finement gravés et aux plis souplement disposés à l’avant en un large éventail. La partie basse du socle, non doré au revers, dont le décor de rinceaux ajourés renferme sur la face antérieure des animaux courant est, par ailleurs, originale. Le traitement en éventail des plis et la tiare à cinq fleurons se retrouvent sur des statuettes de Tara plus anciennes, qui pourraient provenir du Népal occidental.