Couronne

Corée
5ème-6ème siècle, dynastie Silla (57 avant J.-C. – 668 après J.C.)
59,5 x 17 cm
Bronze doré
Couronne
Légende

Photo (C) MNAAG, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Jean-Yves et Nicolas Dubois

Cette pièce reste un des témoignages les plus caractéristiques des trésors d’orfèvrerie exhumés dans ce royaume du Silla (57 av. notre ère - 668 de notre ère).

Cette couronne, réalisée selon une technique héritée des traditions dérivant des arts de la steppe, à l’aide de minces feuilles de métal doré martelées, se compose d’un bandeau circulaire surmonté de cinq ramures en forme de trident. Découpées sur un mode symbolique, ces branches semblent évoquer celles d’un arbre, ou la forme d’une montagne, voire les ailes d’un oiseau. De part et d’autre de la coiffe, au niveau des oreilles, tombent deux chaînettes d’or imitant des nattes. Des dents de tigre en jade, en relation directe avec les croyances chamaniques, agrémentaient parfois ces couronnes qui symboliseraient ainsi la force et l’autorité du roi. De telles coiffures, très fragiles, étaient portées par des personnages de haut rang lors de circonstances exceptionnelles. Celle-ci proviendrait d’une tombe de la province de Kyongsang et daterait de l’époque dite des « Trois Royaumes » (1er siècle avant J.-C. – 7ème siècle après J.-C.).

L'évolution des couronnes de bandeaux du royaume de Silla peut être divisée en trois phases, en fonction du style des montants décoratifs. Les couronnes de la première ne comportent que trois montants droits aux branches symétriques. La phase suivante, dite style "standard", est généralement considérée comme la version la plus raffinée de la couronne bandeau Silla. Avec l’arrivée du Bouddhisme devenu religion d’état sous le roi Beopheung, la troisième et dernière phase des couronnes de Silla est connue sous le nom de style "régression", qui présage la fin de cette tradition des couronnes. Au cours de cette période, l'autorité politique des dirigeants de Silla semble avoir décliné. Les couronnes elles-mêmes sont soit surchargées de d’ornementations, soit très simplifiées, voire même parfois totalement dépourvues de décor. Elles commencent à être utilisée par le peuple, en particulier par les chamans et autres chefs spirituels.

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