Dans le vaste archipel indonésien, la petite île de Bali se distingue par ses traits culturels originaux et notamment par le fait qu’elle soit restée fidèle à l’hindouisme alors que les autres îles se convertissaient à l’islam.
Le saput est un élément du costume masculin qui est porté par dessus le kamben. Il présente dans son champ central un décor original qui se retrouve sur d’autres songket balinais. Il s’agit de figures mythologiques, ce qui rappelle que Bali, étant restée hindoue, ne connaît pas l’interdit de la représentation de la figure humaine. Les personnages sont comme ici, très souvent des héros de la grande épopée du Rāmāyana. En fait, les figures tissées ici ne sont pas tant les personnages que leur transposition dans le théâtre d’ombres (wayang kulit).
Chacune de ses parties a une structure distincte : le champ central est un taffetas ikaté trame, rouge, vert, rose pâle, blanc, violet, beige, orangé et noir, alors que le décor des bordures, lui, est obtenu par un lat broché et lancé de filé d’argent sur un fond taffetas rouge. Cette pièce est composée de deux tissus parfaitement identiques cousus ensemble.