Ce vase est un des chefs-d’œuvre du musée national des arts asiatiques – Guimet. Il n’existe que quatre vases de ce type dans le monde. Son galbe accompagne le dynamisme du motif de dragon chassant une perle. La prise de vue 3D rend encore plus vivante cette chasse infinie dans le ciel de cobalt, un minerai précieux importé alors d’Iran.
Ce vase a été produit en Chine au cours de la première moitié du 14e siècle ; la Chine était alors gouvernée par la dynastie Yuan (1279-1368), des Mongols venus de la steppe à la suite du conquérant Gengis Khan. Par leur entremise, les ateliers de la ville de Jingdezhen, ont développé la porcelaine bleu et blanc aujourd’hui symbole de la culture chinoise. Le minerai de cobalt, ici d’une remarquable qualité, était importé depuis l’Iran qui se trouvait également sous le joug mongol durant la même période.
La forme de ce vase permet de l’identifier comme servant à l’alcool. Il était doté d’un couvercle aujourd’hui disparu. Il s’agit d’une pièce exceptionnelle probablement utilisée dans un cadre officiel, sans doute à la cour établie désormais à Pékin.
Pour obtenir un bleu aussi profond, il a fallu utiliser des quantités importantes de cobalt dont l’usage était très strictement réglementé. C’est en soit la marque d’une œuvre d’exception. Dans le fond bleu sont laissés en réserve et ciselés avec une grande délicatesse les reliefs du corps écailleux du dragon. La maîtrise technique avec laquelle est rendu le motif animalier, d’un blanc légèrement bleuté, en fait un des grands chefs-d’œuvre de l’histoire de la porcelaine chinoise.
Des visiteurs viennent du monde entier pour voir cette pièce au musée. Trois autres vases semblables sont connus, tous trois conservés en Chine. Indice des relations étroites de l’Iran avec la Chine, l’ancien trésor d’une confrérie mystique de la ville d’Ardebil conservait également un grand plat réalisé de la même manière. Il est exposé au musée national de Téhéran.
Le dragon, un animal mythique central dans le bestiaire chinois, est bénéfique et évoque l’empereur en Chine. Représenté dans le ciel d’azur, en train de chasser une perle enflammée, il apporte la pluie, indispensable à la vie et à la prospérité de l’Empire