Dans un état de conservation remarquable, ce casque a conservé son couvre-nuque, son gorgerin et est surtout associé à son demi-masque (mempo). Il porte sur chacune des ailettes les armoiries de la famille Wakizaka.

Le casque, surmonté d’un important toupet en crins de cheval, et le demi-masque grimaçant en acier patiné sont attribués à l’école Myochin, branche de Ki, armuriers particulièrement réputés durant l’époque d’Edo. En général, la surenchère décorative de ce type de pièces marque l’évolution qui a cours à la période d’Edo, où l’armure perd son aspect fonctionnel au profit de l’apparat, exaltant la puissance et la richesse de son propriétaire.

Casque Suji-bachi kabuto aux armoiries du clan Wakizaka et masque Menpô, Japon, école Myochin, branche de Ki, seconde moitié de l’époque d’Edo (2e moitié du 18e-19e siècle), fer laqué noir, fer naturel, bois laqué, soie, poils d’ours, crins de cheval, don de la SAMG, 2014, MA12684

Cette dimension se trouve ici tempérée par la sobriété d’une iconographie bouddhique assez peu courante, trois griffes de dragon en bois laqué entourant un tama, ou joyau bouddhique, censé exaucer les souhaits. Sans relever explicitement de la catégorie des « casques spectaculaires », kawari kabuto, ce casque évoque par l’iconographie de son ornement décoratif maedate, comme par l’utilisation plutôt rare de matériaux animaux, la fonction symbolique et propitiatoire du casque.

Ainsi la présence de poils d’ours, ici discrète, s’explique sans doute par le fait que l’ours est alors considéré au Japon comme un animal des plus majestueux et redoutable, son évocation ici permettant d’inspirer la crainte aux ennemis.