Comportant également une grande figurine funéraire humaine et un second protecteur à andouillers, le don de M.Horiuchi est un clair témoignage du nouvel espoir offert aux défunts dans le puissant royaume de Chu en Chine du centre (en gros l’actuelle province du Sichuan) de jouir d’un devenir individuel dans l’au-delà. En effet, la rupture du système d’affiliation aux clans de la famille royale Zhou qui se confirme précisément à cette époque dite des « Royaumes combattants » les place désormais seuls face aux dangers de l’au-delà. Si en Chine du nord, le chien continue d’avoir dans la tombe le privilège d’en être le chasseur de démons, dans les régions du centre sud, on fait alors appel à des êtres surnaturels. Leurs pouvoirs, ils les doivent à ces andouillers réels dont on les affuble et qui sont aussi un gage de renaissance. Leur corps serpentiforme et leur tête de monstre à langue pendante ressortissent à un ancien fonds chamanique propre au royaume de Chu. Ce sont du reste ces caractères, corps animal, tête monstrueuse, cornes et langue pendante qui distingueront les deux créatures flamboyantes de la section animale de la protection de la tombe à l’époque Tang.