Dragon-cochon (zhulong)

Chine
4ème millénaire avant J.-C.
H: 15,3 cm
Néphrite verte
Dragon-cochon
Légende

 

Photo (C) RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Signifiant littéralement "dragon-cochon", le zhulong est une créature magique constituée d’un corps serpentiforme enroulé autour d’un orifice, et s’achevant par une tête de porc surmontée par deux oreilles dressées, et d’une paire d’yeux ronds et d’un groin plat strié de rides.

Cet être hybride reflète une société d’éleveurs et d’agriculteurs, d’où ce métissage du cochon et du serpent. Des os de porc furent retrouvés enterrés près des humains sur les sites de sépulture de Hongshan, ce qui suggère que l'animal avait une signification rituelle. Il est possible aussi que cette forme soit la plus ancienne représentation des "dragons", dont les premières inscriptions chinoises plus récentes, en forme enroulée, se rapprochent des amulettes de dragon de jade de la dynastie des Shang (1570-1045 avant notre ère).

Moucheté de taches rouilles, le jade antique est une pierre (ici de la néphrite) très dure que les Chinois remplaceront au 18ème siècle par la jadéite, issue de la Birmanie. Très difficile à travailler sans outils métalliques, cette pierre qui réclame un immense labeur, mais aussi un véritable savoir-faire, doit être polie avec des poudres abrasives par usure, par friction et par rotation.

La mise au jour de plusieurs ensembles cohérents a révélé un stade matriarcal propre à la société Hongshan : aux cotés de zhulong figuraient des statuettes en argile représentant des femmes apparemment enceintes aux formes amples. Certains de ces vestiges furent exhumés dans des sanctuaires. Les archéologues pensent donc que ces édifices étaient consacrés au culte des déesses mères, associant fécondité et fertilité dans le but de garantir la survie de la communauté.

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