Imposante jarre couverte d’une superstructure en forme de palais à plusieurs étages (un paradis d’immortels ?) à destination funéraire mais dont la fonction, en dépit des nombreuses recherches qui lui ont été consacrée, reste incertaine. Issue d’un prototype Han à cinq jarres reliées entre elles, wuliang guan, des figurines appliquées puis, des architectures, contribueront à lui donner plus tard l’aspect qu’elle présente ici, typique de cette production du sud-est de la Chine à la fin du IIIe siècle. Epoque du reste qui précède de peu la proscription dont elles feront l’objet, en 318, lors de l’installation des Jin de l’Est dans cette région. Proscription non sans lien avec les aspects bouddhiques de certains de leurs décors, très mal perçus par les taoïstes puristes qui souhaitent éradiquer tous les cultes non orthodoxes à leurs yeux. L’association avec un mode de renaissance ou de transformation taoiste semble confirmée par la résurgence de ce type de jarres dans la même région du Xe au XIVe siècle. Cette fois elles vont par paire et leur décor évoque sans ambiguité les traditionnels symboles célestes et directionnels.