La section externe et carrée de cet objet enferme un cylindre vide à l’intérieur. L’exacte signification de cette interpénétration du cercle et du carré, présentant aux angles une succession de sept masques schématiques, n’est toujours pas déterminée avec certitude ; Sa forme pourrait dériver d’ornements tels que perles tubulaires ou bracelets, toutefois il est clair que son usage s’inscrit dans un contexte rituel.
Ces pièces sont le plus souvent découvertes proches de disques bi représentant ainsi, et respectivement, la Terre et le Ciel. Ainsi, le cong lui-même n’est pas seulement un talisman, mais un outil efficace qui permet de communiquer avec les forces supérieures tout en conjurant les puissances maléfiques et qui relèverait d’un entourage bien défini : celui du Chaman.
Cette oeuvre est le résultat du labeur immense que réclame la technique du jade, matériau dur qui, à une époque privée d’outils métalliques, n’était travaillé que par usure, friction et rotation.
Cette pierre est en Chine plus qu’un simple médium, elle reflète les préoccupations métaphysiques de l’élite dirigeante du Néolithique. Les cong étaient découverts dans les tombes de personnages exceptionnels de la culture de Liangzhu, probablement maîtres à la fois du temporel et du spirituel et dont le rôle devait être celui de sorcier-chef de clan. Ces jades diffèrent de ceux de la culture de Hongshan (3500-2500 avant notre ère) dans ce sens qu’ils ne s’en tiennent plus seulement à leur rôle magique, mais semblent façonnés pour affirmer l’autorité. Le jeu spécifique de la forme du cercle incluse dans un carré constituera un héritage très fort dans les siècles suivants puisqu’il se retrouvera dans l’architecture comme par exemple dans la configuration des mingtang de l’époque Han (206 av. – 221 de notre ère).