Cette figurine funéraire aux lignes très épurées représente un joueur de qin. Cet instrument à cordes avec une table d’harmonie ronde comme le ciel et une base plate comme la terre, inventé, nous dit la légende, par l’un des Trois Augustes, est un reflet de l’univers.

Ses cordes pincées avec art peuvent en révéler la mélodieuse harmonie, condition de ce parfait équilibre auxquels atteignent ceux qui pratiquent les vertus confucéennes. Tout comme les armes de bronzes mises entre les mains des soldats de la tombe de Qin shihuangdi ou les vêtements et touffes de cheveux donnés aux figurines funéraires en bois du royaume de Chu, on a d’abord placé dans les tombes des instruments réels.

Les croyances funéraires ayant évolué vers une conception nouvelle de la tombe, un univers en soi, complètement coupé du monde des vivants, les « simulacres » ont dès lors pris le pas. Ici c’est presque une allégorie de la musique qui nous est présentée, comparable par son style à l’exceptionnelle maîtrise du mouvement caractéristique de la fin des Han antérieurs mais par son message, inféodée, semble-t-il, au renouveau confucéen qui a suivi la chute de cette dynastie.