A l’origine constitués seulement d’un dôme relativement proche du sol, les stûpa du Gandhâra et d’Afghanistan évoluent vers plus de hauteur. Celui-ci, provenant du site de Hadda, se compose d’une base surplombée de quatre étages successifs, carrés et cylindriques. Désormais, le corps se couvre d’un nombre croissant d’images et de reliefs narratifs, ici une succession de Buddhas rythmée par des pilastres à chapiteaux de lointaine inspiration corinthienne. Toutes ces représentations sont reprises par des incisions marquant le drapé et soulignant les traits du visage.
Ce monument, érigé rapidement sur une structure grossière de terre, de rochers, recouverte de stuc, porte des traces de polychromie venant rappeler que ces édifices étaient peints ; de même, des restes de feuilles d’or montrent également que ses colonnes étaient dorées. Les têtes des figures ne sont pas moulées mais exécutées une à une de façon différenciée.
Les stûpa sont des monuments pleins dont les dimensions peuvent varier de celle d’un homme, à plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Faits pour être vus et pour que l’on tourne autour selon le rite de la pradaksinâ, ils sont essentiellement des monuments commémoratifs, et évoquent le parinirvâna. La plupart abritent un dépôt de fondation, constitué souvent de reliques. Découvert dans un complexe bouddhique de plusieurs monastères dont la cour principale possède un nombre important de stûpa votifs, cette oeuvre participe de l’importance croissante de la communauté monastique vers les IVe-Ve siècles. De plus en plus nécessaires au support du culte, de telles réalisations, tendent vers une exécution de plus en plus hâtive. Néanmoins si la qualité décroît, le nombre impressionnant de ces monastères comportant plusieurs centaines de stûpa décorés de couleurs et d’or, devait avoir sur le fidèle un impact inoubliable, comme en témoignèrent les pèlerins chinois.