Cette nouvelle acquisition de 2020 illustre la fascination des artistes contemporains en Corée pour ce type de céramiques, la « jarre-lune », typique de la période Choson (17e-18e siècle).

Kwon Dae-Sup est un artiste reconnu en Corée. En 1978, il découvre les jarres-lunes et décide alors de devenir céramiste. Évoquant cette première rencontre, il se rappelle combien il fut « captivé par sa gracieuse beauté, c’était le coup de foudre, cette jarre, si simple au premier regard ». Sa production, exigeante, d’à peine 5-6 œuvres par an, rappelle la complexité d’exécution de ces céramiques monochromes en porcelaine blanche à la forme globulaire que l’on baptise Moon jar (jarre-lune) – du fait de leur forme et de leur couleur – typiques de la Corée Choson au 17e siècle, où le naturalisme et la spontanéité prenaient le pas sur la perfection formelle.

La réalisation de ce type de céramiques – utilitaires, servant à conserver le vin, parfois du riz, de la sauce soja ou encore des fleurs – est moins aisée qu’il n’y paraît : elles sont constituées de deux demi-sphères reliées ; la forme finale était déterminée par l’évolution de leur combinaison lors de la cuisson, donnant à chaque résultat une forme unique et asymétrique.

La popularité de ces pièces renvoie aux années 1920. Elle est due largement à Yanagi Soetsu (1889-1961), fondateur du mouvement japonais Mingei (mouvement d’art populaire), qui y voyait la quintessence de l’esthétique de la Corée, toute en réserve et en pureté. Ce thème est particulièrement en vogue aujourd’hui en Corée, dans l’art contemporain, décliné en peinture ou bien en céramique.