Oiwa est le nom d’un fantôme populaire de la culture japonaise. Son histoire, dont l’origine remonte sans doute à une légende datant du 17ème siècle, fut transposée en une pièce de kabuki en 1825 par le dramaturge Tsuruya Namboku. Tokaido Yotsuya Kaidan (L’Histoire du fantôme de Yotsuya) connut un très vif succès et inspira des artistes comme Hokusai, Kyosai ou Kuniyoshi, qui donnèrent leur interprétation de Oiwa.
Tokaido Yotsuya Kaidan est une histoire de trahison, de meurtre et de vengeance fantomatique. Comme cette histoire a été par la suite très souvent adaptée, les détails de Yotsuya Kaidan ont été modifiés au fil du temps, La trame principale s’articule autour de l’histoire de Oiwa, la femme d’un samouraï violent qui l’empoisonne pour pouvoir épouser une autre femme. Oiwa revient d’entre les morts le hanter pour se venger de son sort injuste.
A partir de l’époque d’Edo les histoires de fantômes vont toucher les arts populaires grâce au théâtre kabuki et grâce aux estampes. Les histoires fantastiques ou kaidan se racontent entre amis lors des « veillées aux cents bougies » : des convives se reunissent pour se raconter des kaidan et, à la fin de chaque histoire, une bougie est éteinte de manière à plonger progressivement la pièce dans l’obscurité. Ces histoires deviennent l’un des sujets de prédilection du théâtre kabuki. Injustices, calomnie et violence sont souvent au cœur des intrigues et occasionnent souvent des victimes qui chercheront à se venger après leur mort. Le kabuki renforce les effets spectaculaires des récits fantastiques en utilisant des artifices scéniques nouveaux : scène tournante, trappes, faux sang, vol des acteurs à l’aide de poulies, etc.
C’est dans les effets scéniques spectaculaires de la pièce de kabuki et dans ces estampes macabres que le cinéma d’horreur japonais puise plus tard ces caractéristiques. L’histoire d’Oiwa a fait l’objet de plus de trente adaptations cinématographiques et continue à être une influence importante du J-Horror d’aujourd’hui. Les femmes fantômes du Japon doivent toutes quelque chose à Oiwa, la femme bafouée et assassinée de Yotsuya.
Et maintenant, voici quelques éléments pour mieux connaitre Oiwa, le fantôme vengeur…

Pour réaliser ce coloriage, tu as besoin d’une imprimante, d’une feuille de papier, et de crayons de couleurs ou de feutres !

Voici à présent trois exemples d’affiches de films sur Oiwa
Keisuke Kinoshita
The Yotsuya Ghost story, 1949Masaki Mori
Yotsuya Kaidan, 1956, 1h26Nobuo Nakagawa
Histoire de fantômes japonais, 1h16, 1959
Voici pour finir trois estampes issues des collections du musée :
Katsushika Hokusai
Le fantôme d’Oiwa
estampe nishike-e, 1831Tsukioka Yoshitoshi
Le spectre de Yugao
estampe nishike-e, 19e siècleKatsushika Hokusai
Le fantôme de Kohada Koheiji
estampe nishike-e, 1831
Bon atelier !
Atelier réalisé par Arthur et Clara Fierfort (Studio Kosto)