Pas une tache, pas le moindre accroc, pas même une petite bosse… Quel genre de combats les grands guerriers japonais pouvaient-ils mener pour que leurs armures demeurent si parfaitement conservées ?

Avant de commencer

Si les armures des samouraïs – les guerriers japonais – et de leurs seigneurs – les daimyos – avaient bien à l’origine la fonction de protéger le corps des combattants, leur rôle s’est peu à peu transformé. Au 17e siècle, après une longue période de guerres incessantes, le Japon entre dans une ère de paix et de prospérité. Les combats cessent mais les daimyos – les seigneurs guerrier – conservent une place importante dans la société japonaise. Ils se forment toujours au maniement des armes notamment celui du « katana », le sabre au redoutable tranchant. Ils poursuivent aussi leur apprentissage de l’art du tir à l’arc, de l’équitation et de la stratégie. Savoir se maîtriser, vaincre sa peur et la paresse sont les comportements attendus chez un homme d’arme accompli.

Les grandes familles continuent aussi à commander des armures particulièrement spectaculaires. L’aspect terrifiant de leur masque et de leur casque inspire le respect ou la crainte. Les emblèmes familiaux qu’elles mettent en évidence montre le prestige des familles et les valeurs morales qu’elles respectent. La libellule par exemple est un emblème de courage et de détermination ; elle ne sait pas tourner et fait donc toujours face.

 La réalisation de ces armures, l’excellence des techniques mises en œuvre par les meilleurs artistes et les artisanats les plus raffinés qu’il s’agisse de battre le fer – regarde le casque et le masque –, de poser des laques de types différents ou de lacer comme le montre les couvre-épaules et la « jupe », est très significative.

Observe bien !

Armure, Japon fin du 17e ou début du 18e siècle, fer, galuchat de raie, daim, cuir d’importation européenne, laque, soie ; casque à 62 lamelles (de type sujibachi), Japon, attribué à Yoshimichi, 16e siècle, fer ; masque gravé de striures ornementales (yasurime) de style Etchu-bo, Japon, école Iwai, fer naturel, anciennes collections Gélis-Didot et Sir Frank Bowden, achat, 2015, MA 12796, pièce classée œuvre d’intérêt patrimonial majeur

Cette armure réunit un plastron qui couvre le torse, des épaulières, une jupe d’armes jusqu’aux genoux, des manches et des protège-mollets. Tu as remarqué sans doute l’ornement frontal du casque en forme de libellule et le masque au rictus redoutable.

La réalisation de cette armure a nécessité le travail des meilleurs artisans dans de nombreuses disciplines : le travail des métaux, celui du cuir et de la soie, de la laque (une résine qui forme un vernis très résistant de grande qualité sur divers matériaux) et même le travail du galuchat : une peau de poisson séchée et tannée venue d’Asie du Sud-Est.

Le savais-tu ?

Le mot dojo que l’on utilise aujourd’hui en Europe pour désigner la salle de judo est très ancien. Il est à l’origine le lieu où l’on étudie le bouddhisme et l’on pratique la méditation. Il permet aussi de nommer la salle où l’on étudie et pratique les arts martiaux. Des règles précises doivent y être respectées. On y pénètre avec solennité, déchaussé et on s’installe à différents endroits si l’on est maître ou élève débutant ou confirmé .