Cet été, l’exposition Le Monde vu d’Asie – Au fil des cartes, vous propose une autre histoire du monde, éclairée par des chefs-d’œuvre iconographiques et cartographiques, reflets des échanges féconds entre les régions asiatiques, mais aussi entre l’Asie et le reste du monde. Arrêtons-nous aujourd’hui sur deux œuvres majeures de l’exposition : Un paravent coréen et une copie japonaise d’une carte chinoise monumentale.
Paravent à décor de mappemonde, Corée, Époque Choson (1392-1910), 1860.
En 1674, Ferdinand Verbiest propose une mappemonde bi-hémisphérique séparant l’Amérique de l’espace afro-euro-asiatique. Cette oeuvre monumentale, richement décorée, adopte une projection stéréographique équatoriale dont le premier méridien passe par Pékin, centre du monde. Y figurent vingt-trois animaux étranges dont une licorne, un caméléon, un rhinocéros, une tarentule, une salamandre, une girafe ou encore un dindon, représentant notamment l’étrange bestiaire du Nouveau Monde. Elle s’inspire probablement de l’esthétique de la mappemonde Nova Totius Terrarum Orbis Tabula de Johannes Blaeu (1648), en utilisant les données des cartes de Mercator sur les zones polaires. Pour l’Asie orientale, Verbiest a probablement eu accès à de nombreuses sources chinoises classiques, comme le Guangyu Tu (Atlas terrestre)
Carte du territoire de la dynastie Ming, Japon, époque d’Edo (1603-1868), 1762.
Cette carte géographique et administrative de la Chine des Ming copie un exemplaire anonyme perdu du 17e siècle, qui reprend les compilations, intitulées Tushu bian (1613), de Zhang Huang. Ce dernier semble tenir compte des notions occidentales importées par les jésuites à la cour impériale. La carte originale a peut-être été emportée par des Chinois dans leur exil à Nagasaki.
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Exposition Le Monde vu d’Asie – Au fil des cartes
Jusqu’au 10 septembre 2018.