Cette image, fondue en bronze à cire perdue et recouverte d’un enduit noir luisant laissant par endroit apparaître le métal, présente le Buddha dans son attitude la plus généralement diffusée en Thaïlande : c’est à dire assis en tailleur sur un socle, la jambe droite repliée sur la gauche, et effectuant de sa main droite, la mudrâ de la prise de la terre à témoin. Ce geste symbolise la victoire de l’Eveillé sur Mâra, prince des désirs et personnification de la mort. Le Bienheureux porte une coiffure composée de boucles saillantes délimitées par un liseré sur le front. La protubérance crânienne (usnîsa) est surmontée d’une flamme. Le visage arrondi et souple, les petites boucles de la chevelure, ainsi que les formes allongées permettent d’attribuer cette oeuvre au style B d’U Thong, début de l’art du royaume d’Ayutthaya, qui mêlait influences khmères et mônes. La flamme en revanche dénote d’une influence singhalaise, ayant transité par l’école de Sukhothaï. Ces éléments contradictoires rendent une datation exacte difficile le problème est encore accentué par le fait que nombre de statues ont été déplacées lors de la fondation du royaume Thaï actuel, à la fin du XVIIIe siècle, et qu’il est impossible de connaître avec précision leur lieu de provenance originel.