Ce kosode de type uchikake est un vêtement féminin porté par dessus un autre kosode. L’imposant ourlet ouatiné dans le bas, est une caractéristique de l’uchikake, il apporte un certain tombé au vêtement relativement léger. La doublure interne, ici taillée dans la traditionnelle soie unie « benibana », enveloppe l’ourlet ouatiné, comme c’est la coutume. Le décor, typique d’un costume de mariage, peut être considéré comme une représentation de l’univers, comme le sont la mer la montagne et le ciel dans les « robes dragons » chinoises. Des vagues symbolisant la mer figurent juste au dessus de l’ourlet ; la tortue est un animal du monde marin ; le tertre représente le mythique mont Horai, demeure des immortels et le symbole cosmique de la terre ; les bambous, les fleurs de prunier et les rameaux de pin sont comparables à l’arbre de vie s’élevant de la terre vers les cieux ; des grues, symbole de longévité volent gracieusement dans le ciel. Le pin, le bambou et le prunier (shōchikubai) sont souvent utilisés ensemble dans l’art japonais : le pin, toujours vert, signifie la constance, le bambou, la flexibilité et la résistance, tandis que la fleur de prunier, la première à s’épanouir en hiver, est un signe de fertilité.
Trois uchikake ornés de motifs similaires, sont souvent portés durant de la cérémonie du mariage, les couleurs du tissu de fond sont traditionnellement le noir, le rouge et le blanc.
A l’origine, les manches devaient être plus longues que sur le modèle présenté, car les manches longues indiquent que la jeune femme qui porte le vêtement est célibataire. Si les femmes mariées continent à porter leurs costumes de mariée, durant leur vie d’épouse, elles doivent en raccourcir les manches comme c’est le cas ici.