Kesa à vingt et une bandes

Textiles
18ème siècle
H. 127 ; L. 281 cm
Soie, filé d’or, perles de culture et perles de corail, satin brodé et appliqué, doublure en damas
Kesa à vingt et une bandes
Légende

Kesa à vingt et une bandes

Titre de l'alerte Œuvre non exposée actuellement

Les manteaux liturgiques des moines bouddhistes (kesa) chinois des 17ème, 18ème et 19ème siècles sont aujourd’hui bien plus rares que leurs équivalents japonais. Seules les pièces les plus prestigieuses, appartenant à la catégorie la plus formelle des sogyari (kesa de neuf à vingt-cinq bandes), nous sont parvenues.

Ce kesa à vingt et une bandes, brodé de fils d’or avec application de perles de culture et de perles de corail, en constitue un exemple exceptionnel. Le tissu qui le compose n’est pas découpé et assemblé en patchwork comme c’est généralement le cas. Le champ central n’est ici formé que de trois lés de tissu assemblés par deux coutures verticales. Il est encadré par quatre bordures rapportées. Le dessin des bandes et des pièces – quatre longues et une courte pour chaque bande – est brodé à la surface du satin par l’application de filés d’or couchés.

Chacune des cent cinq sections ainsi formées abrite la représentation brodée d’un personnage – bouddhiste ou taoïste – ou d’objets de bon augure. La bande centrale présente, dans la partie supérieure, la représentation du Bouddha Amitabha (Amida) debout, les deux pieds campés chacun sur un lotus épanoui. En partie basse, dans une composition en diagonale, neuf enfants sont représentés se prosternant à ses pieds. Chacun se tient sur un lotus. L’évocation du Paradis de la Terre Pure de l’Ouest – où les âmes des fidèles renaissent sous la forme d’enfants dans des fleurs de lotus – est ici évidente. La dernière section du bas de la bande centrale comporte trois trônes de lotus vides. Ces derniers sont destinés à recueillir les âmes des fidèles qui invoquent le Bouddha Amida au moment du trépas. Le choix de cette thématique, ainsi que la couleur crème employée pour le fond – une couleur inhabituelle pour un kesa qui était généralement associée au deuil en Chine – indiquent que cette pièce pourrait avoir été fabriquée pour servir à l’occasion d’une cérémonie de commémoration funéraire. Celle-ci était peut-être liée à la famille impériale, compte tenu du caractère précieux des matériaux employés et de la virtuosité du travail de broderie.

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