Le manuscrit des Visions secrètes du Vème dalaï-lama (Ngawang Losang Gyatso, 1617-1682), dit Manuscrit d’Or, est l’un des plus extraordinaires et précieux documents de la littérature religieuse du Tibet.
L’ouvrage, réalisé sur un papier teint en noir, est rédigé à l’encre or et enluminé de peintures d’une exécution aussi minutieuse que raffinée. Il contient les descriptions des pratiques liées à 25 rituels qui furent transmis au Grand Cinquième par des déités ou de grands pratiquants tantriques au cours des nombreuses expériences visionnaires qu’il vécut durant toute son existence.
Certains feuillets du manuscrit, où alternent texte et miniatures, comportent des représentations du Grand Cinquième lui-même ainsi que d’autres personnages, réels ou mythiques, de l’histoire du Tibet. Quelques feuillets comportent aussi des vignettes figurant des déités tantriques.
Pour l’essentiel, cependant, les délicates peintures montrent divers assemblages d’objets ou d’offrandes, associés à des chakra (« disque » ou « roue » en sanskrit ; en tibétain : ’khor-lo) ou à des mandala (« cercle » ou « territoire » en sanskrit ; en tibétain : dkyil-’khor), correspondant à l’un ou l’autre des rituels décrits dans le texte lui-même. Les illustrations les plus exceptionnelles montrent des linga (« signe » ou « symbole » en sanskrit) : effigies de personnages ou d’êtres démoniaques, symboles des forces malfaisantes appelées à être soumises, anéanties ou pacifiées lors des rituels.