Du 22 février au 22 mai 2017
Nocturnes exceptionnelles les 10 mars et 6 mai, de 18h00 à 23h00
Pour la première fois hors du Japon sont exposées en France les plus belles pièces textiles de la collection de la célèbre maison Matsuzakaya, fondée en 1611. À travers ces kimonos exceptionnels est porté un regard inédit sur l’évolution de la mode au Japon depuis l’époque d’Edo (1603-1868) jusqu’à nos jours. L’exposition traite de l’évolution de ce vêtement et de ses accessoires et montre leurs réinterprétations dans la mode japonaise et française contemporaine.
Porté à l’origine comme un vêtement de dessous par l’aristocratie, avant d’être adopté par la classe des samouraïs comme vêtement extérieur, le kimono est vite devenu un vêtement usuel pour toutes les classes de la population japonaise. Il faut attendre le milieu du 19e siècle pour le voir porter en France par les élégantes en tant que vêtement d’intérieur à une époque où le goût pour le « japonisme » se retrouve chez les créateurs de mode comme Paul Poiret (1879-1944) ou Madeleine Vionnet (1876-1975). Aujourd’hui, de nombreux créateurs de mode japonais comme Kenzo Takada ou Yohji Yamamoto ou particulièrement Junko Koshino revendiquent son influence. De la même manière, Yves Saint Laurent, Jean Paul Gaultier, John Galliano ou Franck Sorbier, s’inspirent du Japon en réinterprétant les codes structurels du kimono, lui conférant une place de premier plan sur la scène artistique.
Œuvres particulièrement fragiles, les exceptionnels kimonos anciens de la maison Matsuzakaya seront intégralement remplacés en cours d’exposition, début avril.
Avec le prêt exceptionnel de la collection Matsuzakaya
Cette exposition a été organisée par le musée national des arts asiatiques – Guimet, la J.Front Retailing Archives Foundation Inc. et la Fondation du Japon.
Avec le mécénat :
Partenariat média :
Le catalogue de l’exposition
Kimono, au bonheur des dames
Sous la direction d’Iwao Nagasaki – conservateur, professeur en arts du textile, Université pour femmes de Kyoritsu – et d’Aurélie Samuel – conservatrice, directrice des collections, Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent
La maison de mode Matsuzakaya joue un rôle fondamental dans la production et la diffusion du kimono. Simple boutique fondée en 1611, fournisseur auprès de la noblesse japonaise un siècle plus tard, elle est transformée en grand magasin au début du XXe siècle, avant de confirmer son statut de centre de référence pour l’art textile.
Ainsi, au fil des siècles, la collection Matsuzakaya s’enrichit de pièces d’exception – kimonos taillés dans des étoffes luxueuses parées d’éblouissants motifs, mais aussi accessoires et mobilier – qui témoignent du savoir-faire des artisans japonais. Elles donnent à voir l’incroyable inventivité des créateurs qui renouvellent sans cesse ce vêtement traditionnel dont la forme reste immuablement celle d’un T.
C’est de cette spécificité formelle que les stylistes du XXe siècle, japonais et européens, s’emparent pour créer de tout nouveaux objets de mode. Paul Poiret, Madeleine Vionnet, Yves Saint Laurent, et après eux Kenzo Takada, Yohji Yamamoto, Issey Miyake, Jean Paul Gaultier, ou encore Junko Koshino déstructurent le kimono et en réinterprètent les motifs.
De l’époque d’Edo jusqu’au XXIe siècle, le kimono, module épuré à la géométrie parfaite, agit comme une toile vierge propice à l’imagination et à la narration.
Une coédition MNAAG/Gallimard
160 pages, 120 illustrations
Prix : 32 €
La programmation
Nocturnes exceptionnelles les 10 mars et 6 mai, de 18h00 à 22h00 : ces soirs-là, avec le billet jumelé, profitez de l’exposition temporaire et des activités : le 10 mars, découvrez Tokyo à travers les yeux de Michel Gondry, Léos Carax, Bong Joon-ho et le 6 mai, assistez aux performances et aux ateliers proposés par Alban Richard, artiste invité.
Pour embrasser les relations riches entre le Japon et les autres pays, particulièrement la France, le musée propose un week-end de films pour regarder Tokyo, vues d’ailleurs, une rétrospective du « plus français des cinéastes japonais », Nobuhiro Suwa, un concert de musique classique et des rencontres avec des professionnels du cinéma et de l’édition. À l’image des costumes pop de la créatrice Junko Koshino, la programmation arborera aussi des couleurs modernes avec un Guimet [Mix], rendez-vous électro du musée, le 19 mai, en forme d’ode à la Jpop, abréviation de « pop japonaise ».
Les activités culturelles
En lien avec l’exposition, le musée propose des ateliers pour se familiariser avec les techniques du textile et des parcours dans les collections pour les familles, le jeune public et les adultes.
Informations pratiques
Photo : Kosode à motifs de cascades et éventails. Teinture à réserve sur fond en crêpe de soie chirimen bleu, seconde moitié du 18e siècle, H. 150 ; l. 59 cm, Collection Matsuzakaya.
Crédits : J. Front Retailing Archives Foundation Inc./Nagoya City Museum