Au revers, les ailes et la queue de l’oiseau, dépourvues d’incrustations, révèlent le superbe travail de l’or, gravé sur toute sa surface de délicats motifs végétaux et floraux. Un ensemble de dix perles suspendues au bec, aux ailes et à la queue de l’oiseau – deux perles sont maintenues par les pattes du perroquet, visibles au revers – ajoutent à l’opulente beauté de ce somptueux joyau, vraisemblablement doté d’un caractère emblématique et que l’on portait sans doute fixé à une chaîne de perles.
L’origine de ces pendentifs en forme d’oiseau demeure encore matière à conjectures pour les spécialistes de joaillerie indienne ; en fonction du sertissage des gemmes, de la présence ou non d’émail sur le revers, le Rajasthan, le Deccan ou encore l’Inde du Sud ont été tour à tour considérés comme lieux de provenance de ces somptueux pendentifs. Plusieurs miniatures rajpoutes fournissent du reste d’intéressants éléments de réflexion quant à l’origine probable de certains de ces troublants joyaux. Ces peintures – qui représentent notamment le maharaja Amar Singh II de Mewar (r. 1698-1710), le maharaja Jagat Singh II de Mewar (r.1734-751) ou encore le maharaja Sawai Jai Singh de Jaipur (r.1699-1743) – montrent les trois souverains rajpouts portant en sautoir sur la poitrine un lourd pendentif en forme d’oiseau aux ailes déployées, empreints d’un caractère ostensiblement héraldique.
Ce pendentif semble pouvoir être attribué au Deccan ou, plus vraisemblablement encore, à l’Inde du Sud – peut-être, à Madurai, dans le Tamil Nadu – et daté de la première moitié du 18ème siècle. Dans ce cas précis, le travail de l’or et, surtout, l’absence de décor émaillé plaide clairement pour une origine méridionale, les bijoux du Rajasthan et de l’Inde du Nord se caractérisant généralement par un usage abondant et quasi systématique de l’émail associé à l’or et aux pierres précieuses.