Trident

Objets rituels du Tibet.

Instruments de transformation - Outils de libération

Le musée présente un nouvel accrochage d'objets rituels du bouddhisme tibétain, dans sa galerie dédiée au Monde himalayen, à partir du 16 juillet 2025.

D’une extrême diversité, les objets rituels du bouddhisme tibétain reflètent la complexité des cérémonies au cours desquelles les religieux les utilisent, tout en récitant des formules sacrées (mantra) et en accomplissant des gestes symboliques (mudra). Les matériaux (métal, bois, cristal de roche, os, etc.) sont aussi diversifiés que les formes ; et les finalités auxquelles leur utilisation permet d’atteindre apparaissent à la fois effrayantes dans les modalités d’usage et porteuses d’espoir dans les effets produits.

Trident

© GrandPalaisRmn (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Trident, 

Tibet, 17e siècle

Cuivre fer, incrustations d'or et d'argent

L’accès à l’Illumination est un difficile combat, que l’on soit moine ou laïc ; les instruments rituels jouent un rôle essentiel dans le cheminement spirituel du pratiquant. Guidé par un maître, et en se fondant sur la connaissance et la maîtrise progressive des tantra – ces textes concernant la nature véritable et le sens caché de l’existence phénoménale de toute chose –, l’aspirant se forme aux préceptes symboliques liés à tel ou tel dieu, notamment par la méditation ou le yoga. Dans ce contexte, il est accompagné et soutenu par la puissance inhérente aux objets qu’il manipule, réellement ou par la pensée. Ces derniers sont empreints d’un riche symbolisme à multiples niveaux d’interprétation : extérieur, intérieur et secret. Seule une initiation correctement menée et reçue permet d’en réaliser toute la puissance salvifique.

coupe crânienne

© GrandPalaisRmn (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Coupe crânienne

Chine du Nord, 18ème siècle

Cire, cuivre doré, perles et jade

© GrandPalaisRmn (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Bâton rituel à tête de mort, 

Tibet, 16e-17e siècle 

Fer, cuivre doré, ivoire

Parmi les objets les plus remarquables figurent des armes contondantes, perforantes ou tranchantes grâce auxquelles l’intention compassionnelle animant leur utilisateur – divinité ou officiant – dans l’acte symbolique de « tuer » va libérer la « victime ». Cette dernière se trouve ainsi dépouillée de son enveloppe corporelle ou mentale, illusoire et corrompue ; l’esprit est délivré de ses mauvais penchants et de ses pensées négatives, prêt à accéder à l’état d’Eveil. D’autres objets – instruments de musique, récipients destinés à contenir des offrandes – jouent un rôle plus paisible, mais non moins essentiels dans la pratique.

Les objets présentés dans cette accrochage et accompagnés de peintures où figurent nombre d’instruments rituels, invitent à méditer sur la richesse des pratiques religieuses du bouddhisme tantrique au Tibet.

Mahakala

 © GrandPalaisRmn (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Mahakala

Tibet oriental ou Chine du Nord, 18e siècle

Broderie : soie, fils d’or et d’argent

Yama, souverain des enfers et juge suprême du tribunal des morts

© GrandPalaisRmn (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Yama, souverain des enfers et juge suprême du tribunal des morts

Tibet, 18e siècle

Détrempe sur toile