Agra, le Taj Mahal

Photographies
1880-81
Tirage sur papier albuminé
Légende

Agra, le Taj Mahal, Inde 1863–70

Titre de l'alerte Œuvre non exposée actuellement

C’est en vain qu’on chercherait une trace de la présence britannique dans la plupart des photographies de Samuel Bourne (1834–1912), prises en Inde de 1863 à 1870. C’est pourtant sous le régime colonial du Raj britannique – et même grâce à lui – que Bourne a pu constituer son portfolio des paysages des contrées septentrionales du sous-continent.

Avant son départ pour l’Inde en 1863, Samuel Bourne est employé de banque à Nottingham. Pratiquant la photographie en amateur, il développe un talent pour le paysage qui lui vaut de présenter son travail à l’exposition universelle de Londres en 1862. Encouragé par cette réception, Bourne part en Inde l’année suivante et s’associe avec le photographe William Howard puis avec l’imprimeur Charles Shepherd, qui devient en 1866 son principal associé. Basé sur les contreforts de l’Himalaya à Shimla, capitale d’été du Raj britannique, le studio Bourne & Shepherd rencontre un grand succès auprès de l’élite coloniale. Shepherd se charge des commandes de portraits et de la vente des épreuves tandis que Bourne parcourt le nord du sous-continent, notamment lors de grandes expéditions dans l’Himalaya.

Accusant une parfaite maîtrise de la composition et du procédé négatif sur verre au collodion humide, les photographies de Samuel Bourne ne font jamais défaut à la beauté des paysages et des architectures qu’elles représentent. La netteté du procédé et le savoir-faire technique sont mis au service d’une esthétique pittoresque où une présence humaine discrète dans un cadre naturel ou architectural grandiose invite à la contemplation. La beauté de ces compositions, le paysage inviolé, le sentiment de paix véhiculé par la présence de figurants indiens anonymes et passifs livrent également une vision idéalisée de l’Inde qui tend à exorciser le souvenir de la Révolte des Cipayes (1857–58) pour une clientèle européenne profondément marquée par la violence de cet rébellion anticoloniale.
 
Après six années d’une activité intense, Bourne retourne en Angleterre en 1871. Shepherd fait aussi le voyage en 1879 et le studio de Shimla ferme ses portes en 1910. Ce n’est pas le cas de la branche fondée à Calcutta en 1866, qui connait une longévité exceptionnelle et perdure jusqu’en 2016.

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