Joueuse de polo 

Chine
Dynastie Tang, vers 750
28,50 x 37 cm
Terre cuite rouge engobée et peinte
Joueuse de polo
Légende

Photo (C) MNAAG, Paris, Dist. RMN-Grand Palais / Roger Asselberghs

Les pratiques funéraires de la Chine ancienne donnaient une place importante au tombeau, trait d’union entre deux existences. Ainsi, le soin apporté à décorer la chambre mortuaire incluait le dépôt de figurines réalisées en bois ou en terre cuite auprès du défunt, afin de lui assurer un confortable séjour dans l’au-delà.

Ces substituts funéraires, représentations miniatures de personnages, animaux ou objets, sont appelés des mingqi, "objets brillants". Trouvés en nombre important dès les tombes des dynasties des Qin (221-206 av. J.-C.) et des Han Occidentaux (206 avant – 9 après. J.-C., ils sont un riche témoignage de la vie à ces époques, tout en étant des substituts aux sacrifices humains.

Au temps de la réunification de la Chine, sous la dynastie des Sui puis des Tang, durant le haut-médiéval, cette pratique se poursuit avec des statuettes placées dans des niches creusées le long du couloir d’entrée. La société cosmopolite centrée autour de la capitale, Chang’an, la plus grande ville du monde d’alors, est illustrée par ses figurines : jeux de tables, conteurs, spectacles de danse, musique, tir à l’arc… Le jeu de polo (jiqiu) semble avoir été introduit à la cour des Tang par les échanges avec le monde persan.

Il est intéressant de noter le soin avec lequel l’artisan qui a produit cette joueuse de polo a retranscrit la tension du geste de la cavalière, sa concentration dans le suivi de la balle tout comme la fougue du cheval saisi dans un bond. La finesse de la représentation de la tenue (veste, pantalon et bottes), mais aussi de la coiffure (petit chignon) et du harnachement de la monture sont caractéristiques des productions délicates de cette période.

Plus d'œuvres à découvrir