Divinité féminine

Asie du Sud-Est
Vers 881
142 cm
Grès
Légende

Divinité féminine

C’est à la générosité de l’ancien ambassadeur des États-Unis d’Amérique John Gunther Dean et de son épouse, que l’on doit l’entrée dans les collections nationales françaises d’une tête d’art khmer du style de Preah Ko.

Cette œuvre connue de longue date et longtemps conservée au dépôt de la Conservation d’Angkor, avant d’être offerte par le Cambodge à l’ambassadeur des États-Unis, correspondait à un corps féminin acéphale, envoyé par l’École française d’Extrême-Orient au musée Guimet en 1936 et exposé depuis lors dans cet état lacunaire.


Les deux fragments furent, certes, découverts dans le même sanctuaire, le vaste temple du Bakong consacré par le roi Indravarman (r. 877-886 au moins) en 881, au bénéfice de Shiva sous la forme du linga, mais en des endroits fort éloignés l’un de l’autre. Sans doute cette divinité féminine prenait-elle place à l’origine dans une des tours de briques édifiées au pied de la pyramide, au côté d’une des huit formes de Shiva qui y étaient peut-être vénérées.


Les proportions particulières du visage aux traits larges inscrits dans un carré, les arcades sourcilières traitées en une ligne continue et tranchante, la coiffure délimitée au niveau des tempes par un contour en accolade, le diadème constitué d’un large bandeau orné de fleurons en losanges et triangles, encadré de simples liserés moulurés et surmonté par une frise de fleurons et de hampes, apparaissent comme autant de caractéristiques de ce style dans lequel les images divines acquièrent un aspect hiératique et majestueux.

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