Vêtement de prince

Textiles
Début du 19ème siècle
H. 128 ; (manches) 182 cm
Mousseline de coton estampé d’or
Image d'un vêtement en mousseline de coton estampé d'or
Légende

Photo (C) RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier

Titre de l'alerte Œuvre non exposée actuellement

Sous le règne de l’empereur moghol Akbar (1556-1605), petit-fils de Babur, s’opère un rapprochement entre les costumes d’inspiration turco-mongole portés sous les règnes de Babur et de son fils Humayun, mal adaptés au climat de l’Inde, et les vêtements indiens traditionnels.

Abul Faz’l, biographe de l’empereur et auteur de l’Ain i Akbari, précise qu’Akbar s’impliquait personnellement dans l’élaboration du style des habits de la cour. Deux costumes sont principalement portés. Le manteau jama, vêtement à la taille haute, ajusté au buste, dont la partie inférieure est constituée par une jupe ample, maintenu à la taille par une ceinture (patka) et fermé sur le côté, et l’angarkha (du sanscrit, littéralement "protecteur de membre"), sorte de manteau à manches longues, qui se caractérise par l’ouverture circulaire, parfois triangulaire, à l’avant, qui permettait de couvrir le torse. Traditionnellement de coton blanc ou de soie, les angarkha royaux étaient finement brochés au fil métallique, ou estampé à la feuille d’or comme c’est le cas sur cette très belle pièce. Les jama comme les angarkha commencent à partir du 16ème siècle, à être tissés en mousseline. Ils sont notamment décrits par le voyageur français Jean Thévenot (Voyages publié de manière posthume en 1689) qui se rendit à la cour de Jahangir en 1666. Depuis le règne de ce dernier, qui aimait le Cachemire et y avait envoyé son peintre officiel Mansur pour qu’il en reproduise les fleurs, on trouve sur ces costumes des motifs fleuris ou des boteh, sorte de bouquet stylisé, hérité de la tradition persane, que l’on retrouve massivement sur les châles du Cachemire, et qui vont se répandre dans toutes les garde-robes de la cour moghole.

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