A l’occasion de l’exposition Trésors de Dunhuang – Mille ans d’art bouddhique – Vème- XVème siècles qui se déroule du 21 novembre 2008 au 28 février 2009, nous vous proposons 25 séquences sonores à écouter et à télécharger, afin de préparer ou enrichir votre visite au musée.
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01/ Introduction : Bonjour et merci de votre intérêt pour les collections du musée Guimet. Nous partons ensemble sur les Routes de la soie à travers l’Asie Centrale et la Chine du nord. Nous allons y découvrir des oeuvres bouddhiques d’une grande variété venues de plusieurs oasis. Certaines constituèrent des sortes de petits royaumes prospères ayant souvent leur langue et leur culture propre, d’autres se développèrent sous l’autorité culturelle et politique d’empires puissants…
02/ Plan du parcours : Avant d’en arriver aux oeuvres de Dunhuang proprement dites, le cheminement que nous allons faire ensemble nous permettra de nous familiariser avec les premières expressions de l’art bouddhique de la Route de la soie. On commencera ainsi par identifier l’influence indienne et ses transformations dans l’oasis de Tumshuq…
03/ Tumshuq : Les routes caravanières qui assurèrent la prospérité des oasis de la Route de la soie longèrent le désert du Taklamakan par le sud d’abord, puis par le nord. A l’ouest de la route nord, l’oasis de Tumshuq oubliée sous les sables du désert, fut d’abord identifiée comme un site musulman. En 1906, les fouilles de Paul Pelliot mirent en évidence l’identité bouddhique du lieu…
04/ Tumshuq (suite) : Les trois grands reliefs narratifs que nous allons découvrir à présent constituent un ensemble remarquable par son état de conservation. Comme ce fut souvent le cas, les artistes de Tumshuq eurent ici recours à des moules pour travailler la terre. On repère facilement cette utilisation en observant les visages des vieillards émaciés dans le panneau de droite, ou ceux des trois personnages du panneau central…
05/ L’arrivée du bouddhisme en Chine : Il est peut-être nécessaire de donner une brève explication au sujet de l’arrivée du bouddhisme en Chine. Le bouddhisme, né en Inde au Ve siècle avant J.-C., mit du temps à atteindre la Chine. Sa diffusion dans l’Empire du milieu s’est progressivement effectuée sous la dynastie des Han qui dirigèrent la Chine du IIe siècle avant J.-C. au IIe siècle après J.-C…
06/ Le grand Bouddha de grès : Ce grand Bouddha de grès gris fut taillé dans la paroi d’un sanctuaire rupestre du site de Yungang. Il date de la fin du Ve siècle. Conformément aux normes issues de la tradition indienne, il apparaît avec la protubérance crânienne, fait le geste du don et celui de la rassurance…
07/ La conversation mystique : Cette œuvre de petite taille est exceptionnelle. Ceci pour deux raisons au moins. La première est qu’une inscription dans son dos permet de la dater de 518. Elle permet aussi d’identifier ses commanditaires. Deux moines, deux frères, en firent l’offrande au bénéfice de leurs parents défunts et d’eux-mêmes. La seconde raison est que cette œuvre, d’une grande qualité expressive, est à ce jour le plus grand bronze chinois connu pour cette période…
08/ La petite chapelle de bois : Nous quittons cette œuvre précieuse pour observer une œuvre plus modeste, et continuer à évoquer la diffusion des sources indiennes et leur transformation en Asie Centrale. Comme cette petite chapelle portative de bois coloré, de nombreux objets de taille réduite circulèrent sur les Routes de la soie. Humbles ou précieux, ils étaient tout à la fois souvenirs de pèlerinages, supports de dévotion personnelle ou offrandes…
09/ La peinture murale de Kucha : Nous regardons à présent l’œuvre numéro 9. Il n’est pas si facile tout d’abord de comprendre la cohérence des vestiges de cette grande peinture datée du VIe siècle. Un petit effort d’attention est vite récompensé. En haut, entouré d’une auréole rouge, verte et or : le buste d’un Bouddha. Des lignes souples et fines dessinent l’ovale de son visage légèrement incliné et les plis de son manteau monastique…
10/ Les techniques de peinture : Voici quelques précisions techniques quant au travail des peintres. Comme dans la plupart des sanctuaires bouddhiques d’Asie Centrale, le maître de Kucha réalisa son travail sur un épais mortier : un mélange d’eau, d’argile et de paille séchée. Après l’application de plusieurs couches de plus en plus fines, un dernier mélange de craie et de colle animale était appliqué…
11/ La triade bouddhique : Nous avons compris avec les reliefs de Tumshuq et les peintures de Kucha que les murs latéraux des sanctuaires étaient couverts de scènes narratives ou d’assemblées de prédications, dédiées à la gloire des bouddha et des bodhisattva. Les trois grandes images qui nous font face sont trois réalisations remarquables de la province du Hebei. Sculptées dans le marbre, elles comptent parmi les grands chefs-d’œuvre chinois du VIe siècle…
12/ Enfin Dunhuang ! : C’est la partie droite de cette salle que nous allons à présent découvrir et, avec elle, un ensemble d’œuvres de Dunhuang datées des VIIIe au Xe siècles principalement. Peut-être faut-il de nouveau bien regarder la carte de l’Asie Centrale pour comprendre l’importance de ce site…
13/ Aventures archéologiques : Un petit point sur les explorateurs de Dunhuang. La redécouverte de Dunhuang fut une des aventures archéologiques les plus fascinantes du début du XXe siècle. Elle révéla l’existence d’un patrimoine enseveli sous le sable durant presque huit siècles et suscita une fièvre d’explorations et de campagnes archéologiques conduites d’abord par des savants japonais et européens…
14/ Les lokapala de Dunhuang : Nous observons à présent les quatre sculptures de bois qui nous entourent. Outre les peintures et les reliefs de terre séchée, Dunhuang livra un ensemble très varié d’objets religieux préservés par le climat désertique de la région. Des peintures et des manuscrits en grand nombre, des petites statues de bronze doré, des offrandes modestes de papier ou de bois. Les deux paires de rois gardiens conservés au musée Guimet sont de rares exemples des grandes œuvres de bois trouvées à Dunhuang…
15/ Un peu d’histoire Tang : Pour poursuivre notre découverte des œuvres de Dunhuang conservées dans cette galerie, il faut faire une petite halte dans notre parcours et rappeler deux ou trois brefs repères historiques sur la période Tang. La dynastie Tang dirigea la Chine de 618 à 907. Le VIIe et le VIIIe siècles furent pour l’Empire chinois un temps de grande prospérité…
16/ L’influence indienne revivifiée : Le bronze doré que nous observons à présent est un témoin de la vigueur du bouddhisme chinois avant la proscription de 845 et des influences indiennes dont il fut revivifié. Cette œuvre représente un personnage que nous avons déjà rencontré puisqu’il s’agit d’Avalokitesvara à la branche de saule. La branche a disparu. Elle devait se glisser à l’origine dans la main droite du bodhisattva…
17/ Les peintures de Dunhuang Paul Pelliot et la grotte 17 : Nous retrouvons à présent Dunhuang pour constater la diversité de ses productions entre le VIIIe et le IXe siècle. Il faut, avant d’observer ces œuvres, rappeler les circonstances de leur découverte. C’est à Paul Pelliot que nous devons l’ensemble des peintures de Dunhuang conservées au Musée Guimet…
18/ La bannière des apsara : Parmi les différents types de peintures réunies dans la grotte 17 de Mogao, il est important de retenir les bannières d’offrandes. Caractérisées par leur format très allongé, elles pouvaient être portées en procession, accrochées sur des mats ou suspendues sur la paroi extérieure des sanctuaires. Elles volaient alors au vent et marquaient le caractère festif d’un événement…
19/ Une peinture narrative : l’assaut de Mara : Les représentations de l’assaut de Mara – le seigneur de la mort et du désir – ont été de nombreuses fois repérées sur les murs des grottes des oasis. Cette peinture sur soie est quant à elle l’unique exemplaire retrouvé parmi les centaines de peintures de la grotte 17 de Mogao. Contrairement au style léger et spontané que nous venons de quitter, c’est ici l’art minutieux d’un miniaturiste que l’on découvre…
20/ Les cinq bouddha du plan du diamant : Poursuivons notre découverte des peintures de la grotte 17 avec une œuvre encore très différente. Elle fut réalisée au Xe siècle peu de temps après l’occupation tibétaine de Dunhuang. Elle conjugue des éléments iconographiques chinois et tibétains. Cinq bouddha de cinq couleurs différentes constituent le sujet principal de cette œuvre sur soie…
21/ Introduction à la salle des peintures : trois aspects d’Avalokitesvara : Nous parvenons dans cette salle à la dernière partie de notre parcours. Vous pourrez le prolonger par la visite de la Rotonde au quatrième étage où ont été installées quelques archives photographiques de la Mission Pelliot. Les peintures réunies ici sont des témoignages des grands courants de la pensée bouddhique mais aussi des objets liturgiques ou des expressions de la piété populaire. Les trois images que nous avons retenues concernent une fois de plus Avalokistesvara, le bodhisattva de la compassion…
22/ Avalokitesvara « reflet de la lune dans l’eau » : Nous commençons par une œuvre très originale datée du Xe siècle ; une peinture sur papier d’inspiration purement chinoise. Aucune autre version n’en est en effet connue en Inde ou en Asie centrale. Intitulé « Avalokitesvara, reflet de la lune dans l’eau », elle se distingue tout d’abord par sa poésie. Cette dernière tient à la douceur des couleurs, à l’abondance végétale et à l’attitude contemplative du bodhisattva…
23/ Avalokistesvara « sauveur de tous les périls » : Nous avons déjà évoqué l’importance du Sutra du Lotus de la Bonne Loi et vu l’étendue de sa diffusion en Asie. Nous y revenons avec cette représentation d’Avalokistesvara nommée ’sauveur de tous les périls’. Particulièrement populaire, elle illustre le chapitre 25 du Sutra du lotus qui souligne l’aspect secourable du bodhisattva…
24/ Avalokistesvara « qui montre le chemin » : Cette peinture identifiée grâce à la dédicace calligraphiée est une des représentations d’Avalokistesvara « qui montre le chemin ». Elle fut réalisée au bénéfice de Dame Xiao, qui est représentée à côté du bodhisattva dans une robe rouge magnifique. Cette forme d’Avalokistesvara très présente à Dunhuang est celle qui guide les défunts vers une renaissance favorable. Installés sur une sorte de nuage, les deux personnages entament leur voyage vers la terre heureuse du Bouddha Amitabha…
25/ Conclusion : la fin de Dunhuang : Nous concluons avec ce rêve de terre pure notre parcours sur les Routes de la Soie. Merci d’avoir cheminé jusqu’ici ! Comme vous l’avez deviné, la culture bouddhique est infiniment riche et parfois … un peu complexe ! Nous espérons que vous prendrez plaisir à revenir vers les collections du musée pour en découvrir d’autres aspects…
CREDITS :
Textes et voix : Cécile Becker (chef du service culturel et pédagogique du Musée Guimet) / 2008.
Enregistrements et photos : © Musée Guimet / Muriel Mussard / 2008.