A l’occasion de l’exposition Konpira-San, Sanctuaire de la mer – Trésors de la peinture japonaise qui se déroule du 15 octobre au 8 décembre 2008, nous vous proposons 29 séquences sonores à écouter et à télécharger, afin de préparer ou enrichir votre visite au musée.

MODE D’EMPLOI :

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DANS LE HALL D’ENTREE :

1/ Préambule :

MP3 - 1.8 Mo

Bonjour et bienvenue au musée Guimet. Vous allez visiter l’exposition temporaire Konpira-San, sanctuaire de la mer – Trésors de la peinture japonaise qui se tient jusqu’au 8 décembre. L’exposition achève son parcours au musée Guimet après trois étapes japonaises depuis juillet 2007. Les grands travaux de rénovation du sanctuaire entrepris depuis 2000 ont permis une véritable renaissance de Konpira-san et autorisé le déplacement de ses peintures murales…

 

2/ Le sanctuaire de Konpira : les origines shintō (Voir aussi 3 ; 4) :

MP3 - 1.2 Mo

Konpira-San, situé au nord-est de l’île de Shikoku, est un véritable complexe de temples et de sanctuaires. S’étageant sur les flancs du Mont Zōzu, les bâtiments se déploient successivement le long d’un escalier de pierre de 1368 marches…

 

3/ Le sanctuaire de Konpira : le syncrétisme shintō-bouddhique (Voir aussi 2 ; 3) :

MP3 - 2.2 Mo

A l’époque de Muromachi, au XIVème siècle, le sanctuaire fut rebaptisé Konpira-Daigongen. Ce terme renvoie à la théorie « état originel-trace descendue » : honji suijaku, élaborée vers le IXème siècle. Cette théorie visait à harmoniser les différentes religions et croyances existantes au Japon en les préservant tout en les englobant dans le bouddhisme. Ainsi, les dieux shintō furent considérés comme des émanations terrestres de divinités bouddhiques…

 

4/ Le shintō :

MP3 - 1.5 Mo

Le shintō, ou voie des kami, est la religion autochtone du Japon. Il est difficile de l’isoler parfaitement du bouddhisme car avant l’adoption de cette nouvelle religion indienne transmise par la Chine et la Corée, le Japon ne faisait pas usage de l’écriture. Les croyances d’avant le VIIIème siècle, époque des plus anciens documents japonais conservés, sont donc difficiles à cerner. Le shintō a forcément été modifié par la proximité de la nouvelle religion bouddhique.

 

5/ Les collections de Konpira :

MP3 - 1.5 Mo

Le sanctuaire de Konpira est riche d’une collection de 6 000 œuvres dont l’origine est double : le don ou l’achat. Certaines pièces sont des dons faits par les pèlerins en guise de prière au dieu de Konpira ou bien en remerciement pour un bienfait ou pour un vœu exaucé…

 

6/ Le pèlerinage à Konpira :

MP3 - 1.9 Mo

Le pèlerinage à Konpira existait depuis la fin de l’époque de Heian mais connut un développement sans précédent à partir de la moitié du XVIIème siècle. Cette popularité s’explique par la prospérité et le climat de sécurité du Japon de la période d’Edo, gouverné d’une main de fer par les shōgun Tokugawa. Pourtant, il était presqu’impossible de voyager puisqu’un réseau de contrôle de la population réduisait les possibilités de quitter son village…

 

DANS LES SALLES :

7/ Paire de paravents représentant six scènes du Dit du Genji (Voir aussi 8 ; 12) :

MP3 - 2.7 Mo

Le Dit du Genji est considéré comme le plus ancien roman psychologique jamais écrit. Son auteur, Murasaki Shikibu était une aristocrate attachée au service de l’impératrice. Elle vivait autour de l’an mille et dépeint dans ce long récit se déroulant sur 70 ans et trois générations, la vie à la cour de Heian, l’ancienne Kyōto…

 

8/ Yamato-e et école Tosa :

MP3 - 1.7 Mo

Le terme Yamato-e signifie peinture du Yamato, du nom du cœur du Japon ancien, dans la région de Kyōto. C’est avec l’essor de la civilisation de Heian du IXème au XIIème siècle que se développa ce genre pictural narratif proprement japonais. Il se caractérise par une grande élégance, des contours nettement définis ; les attitudes et les traits des visages sont codifiés et stéréotypés. Les intérieurs sont souvent représentés en omettant de représenter le toit afin de laisser le regard plonger vers les compositions étagées. Des couleurs vives et des particules d’or et d’argent viennent souvent enrichir les images…

 

9/ Paravent représentant des joueurs de kemari (Voir aussi 8 ; 12) :

MP3 - 1.3 Mo

Le jeu de kemari est originaire de Chine où il porte le nom de cùjú. Les deux termes s’écrivent avec les deux mêmes caractères chinois. Le cùjú était pratiqué dès l’époque des Royaumes Combattants, à partir du Vème siècle avant notre ère. Il permettait aux soldats d’exercer leur habileté et leur endurance…

 

10/ Trente-six Portraits de Poètes Immortels (Voir aussi 8 ; 11 ; 12) :

MP3 - 2.2 Mo

Le thème fréquemment représenté en peinture des Trente-six Poètes Immortels est issu du classement de Fujiwara no Kintō, un homme de la cour de Heian qui vécut entre la fin du Xème et le début du XIème siècle. Fujiwara no Kintō avait participé à la compilation de l’anthologie impériale intitulée Collection de poèmes glanés. Poète lui même et grand connaisseur en poésie, il avait proposé une liste de trente-six poètes célèbres. Le terme « immortel » fait référence à leur grande habileté qui ne peut leur valoir qu’une renommée éternelle…

 

11/ Ecole Kanō (Voir aussi 10 ; 15) :

MP3 - 1.6 Mo

De l’époque Momoyama à la fin de l’époque d’Edo, soit du XVIème au XIXème siècle, l’école Kanō sut s’accorder aux attentes du pouvoir et les peintres de cette famille bénéficièrent du statut de peintres officiels des shôgun pour accroître leur renommée…

 

12/ L’esthétique de cour à l’époque de Heian (Voir aussi 7 ; 9 ; 10) :

MP3 - 2.3 Mo

L’époque de Heian s’étend du IXème au XIème siècle et tire son nom de la capitale Heian-kyō, l’actuelle Kyōto. La cour s’organise autour de l’empereur selon un modèle bureaucratique et rituel importé progressivement de Chine à partir du VIème siècle…

 

13/ Itō Jakuchū, Hanamaruzu (Voir aussi 14 ; 16 ; 17) :

MP3 - 2.3 Mo

En retournant sur vos pas, vous apercevez la reconstitution de l’espace le plus intime de l’Oku shoin du sanctuaire de Konpira. Cette pièce se trouve à l’emplacement le plus reculé, à l’extrême nord, d’un bâtiment construit au XVIIème siècle. Ce bâtiment, le shoin, se compose de deux parties, l’Omote-shoin, ou shoin de l’avant, situé au sud-ouest, et l’Oku-shoin, ou shoin du fond. L’Oku-shoin était le lieu de vie privée de l’intendant du temple, tandis que l’Omote-shoin servait de lieu de réception pour ses visiteurs…

 

14/ Le style architectural du shoin :

MP3 - 2.1 Mo

Le style shoin connaît son apogée au Japon aux XVIème et XVIIème siècles. Il correspond à une période où l’esthétique a changé. Cette mutation s’est produite lentement, entre le XIIIème et le XIVème siècle, alors que l’autorité de la cour impériale déclinait et que le pouvoir réel passait aux mains d’une classe guerrière aux préoccupations plus pragmatiques que les courtisans esthètes de l’époque de Heian…

 

15/ Paire de paravents, Mont Fuji et cèdres, attribué à Kanō Eitoku (Voir aussi 11 ; 14) :

MP3 - 2.2 Mo

L’école Kanō, fondée au XVème siècle par Kanō Masanobu, se caractérise par sa réappropriation de la technique à l’encre des peintres chinois de l’époque Song, aux XIème-XIIIème siècles. Les luttes entre les grands chefs de clan qui déchirèrent le Japon de l’époque Momoyama, au XVIème siècle, engendrèrent une nouvelle esthétique dans le décor intérieur des pièces d’apparat dont l’école Kanō se fit le porte-parole, en la personne de Kanō Eitoku. En effet Eitoku fut à l’origine d’un nouveau style de décors peints sur cloisons coulissantes, les shōheki-ga…

 

16/ L’époque d’Edo et la politique de fermeture du Japon :

MP3 - 1.4 Mo

Les premiers contacts entre le Japon et l’Occident eurent lieu à partir de 1543, lorsque des Portugais débarquèrent au Japon. Ils importèrent à la fois les armes à feu et le christianisme. Lorsqu’à partir de 1600, Tokugawa Ieyasu vainquit ses rivaux après des années de guerres et de destructions, l’ère d’Edo, du nom de la nouvelle capitale shôgunale, l’actuelle Tōkyō, commença, et avec elle, la plus longue période de paix que le Japon ait connu…

 

17/ Les études hollandaises : à l’origine des influences occidentales au Japon (Voir aussi 13 ; 18 ; 23) :

MP3 - 1.3 Mo

La politique de fermeture du Japon connut un adoucissement sous le règne du shōgun Yoshimune qui, en 1720, encouragea l’importation et la traduction de livres étrangers, à la condition, bien sûr, qu’ils ne véhiculent pas un discours chrétien prosélyte…

 

18/ Shiba Kōkan, Soleil levant, grue et tortue sur éventail (Voir aussi 11 ; 17) :

MP3 - 2.1 Mo

Shiba Kōkan a vécu de 1747 à 1818. Son esprit curieux et éclectique l’amena à fréquenter le milieu des érudits versés dans les études hollandaises et à apprendre lui-même le hollandais. S’il fut un savant reconnu, son art resta marginal et ne fit pas école. Il avait entamé une carrière classique de peintre en se formant dans l’atelier d’un peintre de l’école Kanō. Il produisit aussi des estampes ukiyo-e, un genre plus populaire, et fréquenta un disciple du peintre chinois Shen Nanping installé à Nagasaki qui diffusa au Japon ses peintures de fleurs et oiseaux…

 

19/ Les Traités inégaux et la chute du shôgunat d’Edo :

MP3 - 1.4 Mo

La chute du régime shôgunal d’Edo fut entraînée par la remise en cause de deux clauses fondamentales du pouvoir : la politique de fermeture du pays aux étrangers et la tenue des daimyō à l’écart de toute décision politique. En effet, en 1853, l’escadre de Matthew Perry, commodore de l’US Navy, arriva dans la baie d’Edo pour porter une lettre du président des Etats-Unis qui sommait le Japon d’ouvrir ses frontières au commerce…

 

20/ L’époque Meiji et l’ouverture à l’Occident (Voir aussi 21) :

MP3 - 1.3 Mo

En 1868 fut proclamée la restauration du pouvoir de l’empereur du Japon qui prit le nom de règne de Meiji. Alors prit fin la période d’Edo et le règne des shōgun Tokugawa qui gouvernaient à partir de la ville d’Edo. Les empereurs vivaient alors dans leur palais de Kyōto mais n’avaient plus aucun pouvoir réel. A la restauration de Meiji, Edo fut rebaptisée Tōkyō, la capitale de l’est, et devînt le lieu de résidence de l’empereur…

 

21/ Takahashi Yuichi (Voir aussi 19 ; 20) :

MP3 - 2.5 Mo

Takahashi Yuichi vécut de 1828 à 1894, au moment où se produisit la grande transition entre le Japon d’Edo et le Japon moderne de l’époque Meiji. Issu d’une famille de guerriers, il apprit la peinture à partir de l’âge de 11 ans auprès d’un maître nanga, une école fondée sur la peinture classique chinoise…

 

22/ Nagasawa Rosetsu (Voir aussi 23) :

MP3 - 1.5 Mo

Nagasawa Rosetsu vécut de 1754 à 1799. Issu d’une famille de guerriers pauvres d’une province à l’ouest de Kyōto, il entra dans l’atelier de Maruyama Ōkyo à l’âge de 25 ans en qualité d’élève. Son style resta très proche de celui de son maître jusqu’à ce qu’il entre dans sa trentaine…

 

23/ Maruyama Ōkyo (Voir aussi 11 ; 17 ; 22 ; 24 ; 25 ; 26 ; 27) :

MP3 - 1.9 Mo

Né en 1733 dans une famille de paysans des environs de Kyōto, Maruyama Ōkyo étudia la peinture dans l’atelier d’un peintre Kanō pendant son adolescence. Il travailla également dans un magasin de jouet où il réalisa des images stéréoscopiques…

 

24/ Salle des Grues (Voir aussi 23 ; 14 ; 15) :

MP3 - 1.3 Mo

Vous allez maintenant parcourir successivement quatre pièces de l’Omote-shoin, c’est-à-dire le shoin de l’avant du bâtiment. A la différence de l’Oku-shoin, ou shoin du fond, l’Omote-shoin servait à recevoir les visiteurs tandis que l’Oku-shoin était le lieu de résidence privée de l’intendant du temple…

 

25/ Salle des Tigres (Voir aussi 23 ; 14 ; 15) :

MP3 - 1.7 Mo

La Salle des Tigres servait de salle de réception et occasionnellement s’y tenaient des représentations théâtrales ou des concerts. Le tigre n’appartient pas à la faune du Japon. C’est donc à travers les images importées de Chine et de Corée que les Japonais se sont fait une idée de son apparence, tout en adoptant les connotations dont l’animal faisait déjà l’objet sur le continent…

 

26/ Salle des Sept Sages de la Forêt de Bambous (Voir aussi 23 ; 14 ; 15) :

MP3 - 1.6 Mo

Dans cette salle étaient reçus les visiteurs importants, tels que les émissaires de daimyō ou de nobles. Stylistiquement, Maruyama Ōkyo a donné plus de profondeur à cet ensemble par l’étagement des bambous et des reliefs du sol. Un mouvement part du sage en face à droite et se déroule vers la gauche jusqu’au sage immobile à gauche, sur le mur en retour…

 

27/ Salle des Paysages (Voir aussi 23 ; 14 ; 15) :

MP3 - 1.5 Mo

La Salle des Paysages est séparée en deux parties : la salle surélevée ou jōdan-no-ma et la salle secondaire. Vous avez devant vous des reproductions de la salle surélevée. L’ensemble était destiné à recevoir les visiteurs de très haut rang et le protocole voulait que le maître des lieux occupe le jōdan-no-ma tandis que les visiteurs, assis en contrebas, dans la salle secondaire, lui faisaient face…

 

28/ Takubo Kyōji, Tsubaki (Voir aussi 4 ; 5) :

MP3 - 2.3 Mo

Après des études artistiques à l’université, Takubo Kyōji se forgea une théorie artistique selon laquelle il s’agit de s’imprégner du lieu où l’œuvre a été créée pour espérer pouvoir la comprendre. Il manifestait alors un goût particulier pour les monuments décorés, ces lieux où l’union entre l’architecture et la peinture s’accomplit. Lors de ses voyages, il fut notamment touché par la Chapelle du Rosaire à Vence par Matisse et par la Chapelle Scrovegni de Padoue par Giotto…

 

29/ Conclusion :

MP3 - 982.9 ko

Vous voilà arrivés à la fin de l’exposition Konpira-San, sanctuaire de la mer – Trésors de la Peinture japonaise. De nombreuses activités étaient proposées autour de l’exposition. Découvrez le programme des activités culturelles : Des conférences…

 

 

 


CREDITS :

Textes : Anne Juin, Elève-conservateur, stagiaire de l’INP (sous la direction scientifique d’Hélène Bayou, conservateur en chef du patrimoine, en charge de la section Japon au musée Guimet).

Photos : © Keiichi Kawamura/ KOTOHIRA-GU et © Musée Guimet / Muriel Mussard

Voix : Vinca Baptiste, conférencière