Une journée thématique ouverte à tous.tes, pour découvrir les médecines d’Asie, leur histoire, leurs principes et leurs pratiques.
Dans le cadre de l’exposition « Médecines d’Asie, l’art de l’équilibre ».
Programme :
10h20 : Introduction générale
Cécile Becker (responsable du pôle de l’action culturelle et de la programmation)
10h30 : Aux sources de l’ayurveda ou comment maintenir une longue vie : pratique de soins et protection divine en Inde
Amandine Wattelier-Bricout (docteure en études indiennes diplômée de l’Université Sorbonne Nouvelle et affiliée au Groupe de Recherches en Études Indiennes).
L’ayurveda, « la connaissance pour la longue vie », désigne à la fois la médecine traditionnelle de l’Inde et les recueils qui rassemblent ses principes fondateurs. Au sein du vaste ensemble de ses textes canoniques se dégage une branche de la médecine indienne s’intéressant particulièrement au moment critique de l’apparition de la vie. Elle permet de saisir comment mythe, rite et médecine s’entremêlent et de voir combien la protection de la vie naissante a contribué à la diffusion et à la pérennité de la médecine ayurvédique, bien au-delà des frontières de l’Inde et de l’hindouisme.
11h15 : La médecine chinoise, hier et aujourd’hui
Frédéric Obringer (chercheur CNRS dans le laboratoire Chine, Corée, Japon (EHESS-CNRSUDP), Paris, Histoire de la médecine en Chine et des relations médicales entre la Chine et l’Europe).
La médecine chinoise connue et pratiquée désormais dans le monde entier a vu en 2010 ses pratiques d’acupuncture et de moxibustion inscrites sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Confrontée à la biomédecine, attaquée ou encensée, cette médecine se trouve dans un moment particulier de son histoire. Des plus anciens documents qui nous sont parvenus aux pratiques actuelles, comment définir aujourd’hui les grands principes de cette médecine, sa conception du corps et de la maladie, ses méthodes thérapeutiques, ainsi que sa diffusion hors du monde chinois ?
12h : La médecine tibétaine à la confluence des traditions médicales de l’Inde, de la Chine et de l’Asie centrale
Fernand Meyer (CNRS, École Pratique des Hautes Études, histoire et anthropologie du monde tibétain).
Les sources textuelles, les études historiques mais aussi les observations de terrain contemporaines permettent de mieux situer la médecine tibétaine à la confluence des traditions médicales de l’Inde, de la Chine et de l’Asie centrale. Fernand Meyer replacera cette médecine lettrée dans le contexte plus large des autres pratiques thérapeutiques, notamment religieuses ou populaires, qui participaient, et continuent encore de le faire largement, à l’offre de soins dans le monde de culture tibétaine
14h : Le yoga, entre salut et santé
Ysé Tardan-Masquelier (docteure en histoire des religions, directrice de projets à l’École Française de Yoga et responsable du DU Cultures et spiritualités d’Asie à l’Institut Catholique de Paris).
Du yoga voie de libération aux yogas pratiques de santé, se dessine à partir des sources médiévales une trajectoire qui viendra nourrir les préoccupations hygiénistes et sportives du 20e siècle, bientôt axées sur le bien-être. Si l’Inde actuelle inclut le yoga dans le périmètre d’un ministère dédié aux « médecines traditionnelles » et si l’ONU le reconnaît « comme approche globale bénéfique pour la santé de la population mondiale », il convient de se demander si ces nouveaux discours modifient en profondeur une discipline millénaire.
14h45 : Qi gong et pratiques de santé
Bingkai Liu (médecin-chercheur, responsable du Centre Intégré de Médecine chinoise au sein du département de santé publique de l’Hôpital Universitaire de La Pitié-Salpêtrière, responsable pédagogique des diplômes universitaires de médecine chinoise, Sorbonne Université-APHP).
Préventives et curatives, les pratiques ancestrales corps-esprit (qi gong) utilisent des méthodes spécifiques pour cultiver le qi (l’élan vital). L’objectif des qi gong dans la médecine chinoise procède de trois notions fondamentales : l’énergie, la circulation et l’équilibre. Puisant aux sources des conceptions philosophiques de la Chine ancienne, il s’est transformé progressivement et est aujourd’hui un recours complémentaire utilisé au sein des unités hospitalières dans de nombreux traitements soignant par exemple la dépression, le syndrome de fatigue chronique ou le cancer.
15h30 : pause
15h45 : Des origines aux réseaux sociaux, évolution des pratiques de moxibustion au Japon
Nathalie Allain (ethnobotaniste et japonologue, chercheuse associée au Musée de l’Homme, anthropologue de l’alimentation,spécialiste de l’armoise et de la moxibustion).
La moxibustion est une pratique attestée en médecine savante et populaire au Japon depuis la fin du 10esiècle. Elle consiste à brûler des extraits de feuille d’armoise (moxas) incandescents sur ou à distance de la peau. En déclin à la fin du 20e siècle, cette pratique connaît actuellement un spectaculaire renouveau relayé par les réseaux sociaux.
16h30 : Acupuncture : approche de la pathologie et processus thérapeutiques
Yangmi Gavart (chercheur au département de La Jeahan Korean Medical Academy -Université de Deagu Haany – Corée, thérapeute, responsable de l’Association des
scientifiques coréens en France – Toulouse).
Les fondements théoriques de l’acupuncture considèrent l’être humain comme une entité holistique dont l’ensemble est traversé et animé par un réseau circulaire de flux et d’énergies. Si l’ensemble des circulations est dynamique et équilibré, nulle douleur ou maladie ne s’installe. L’acupuncture, qui vise à maintenir ou rééquilibrer les fonctions vitales et la circulation des énergies par l’usage de très fines aiguilles est tout à la fois préventive et curative. Elle suscite aujourd’hui un intérêt accru mettant en évidence les causes multiples de la maladie, l’interaction des facteurs pathogènes et les incidences des désordres environnementaux sur la santé humaine.
Informations pratiques
Dates : Samedi 3 juin de 10h20 à 18h
Lieu : Auditorium Jean-François Jarrige
Tarif : gratuit sur réservation
Réservation sur place ou sur la billetterie en ligne, dans la limite des places disponibles