Les dix années 1996 – 2006 ont été particulièrement riches dans le domaine des nouvelles acquisitions. L’exposition parcours organisée au sein des collections permanentes du musée Guimet met l’accent sur l’exceptionnel enrichissement, tant qualitatif que quantitatif, dont a bénéficié le musée pendant cette période.
Une sélection de plus de deux cents œuvres de l’Inde au Japon, est proposée dans un parcours original mis en exergue par une signalétique spécifique dédiée à l’évènement. Une manifestation culturelle à grande échelle qui rend hommage aux donateurs et à leur très grande générosité.
Section Inde
Conservateur : Amina Okada
Les itinéraires de diffusion de l’iconographie religieuse indienne de l’Inde au Japon Dans le grand parcours des sculptures religieuses qui conduit les visiteurs de l’Inde au Japon, beaucoup d’œuvres majeures ont pris place. Le splendide torse de Buddha du style d’Amaravati, IIIe siècle, don 2006 de Suez, est une acquisition toute récente qui enrichit la section indienne.


Section Afghanistan
Conservateur : Pierre Cambon
Pour le Pakistan et l’Afghanistan, tout particulièrement l’art du Gandhara, souvent désigné sous le nom d’art gréco-bouddhique, un très beau Buddha debout de près de 1 mètre de haut (donation Frémont) vient s’ajouter aux remarquables représentations de bodhisattva, rapportées à la fin du XIXe siècle par Alfred Foucher. Mais nous avons aussi eu la grande chance de pouvoir acquérir des œuvres rarissimes du IIe-IIIe siècle, un Buddha (don du Baron Ullens) et un bodhisattva (don Vinci), tous deux en bronze. On ne connaît en effet que très peu de Buddha de Gandhara en bronze, quant au bodhisattva, avec sa force expressive et ses riches parures, il est pour le moment unique.


Section Népal-Tibet
(Arts de l’Himalaya)
Conservateur : Nathalie Bazin
La section des arts himalayens, sous la responsabilité de Nathalie Bazin, s’est renforcée de deux pièces très importantes par leur qualité et par leur date très ancienne. Il s’agit de deux représentations d’une divinité farouche connue sous le nom de Mahâkâla, l’une qui a conservé une belle polychromie figure sur une stèle de pierre noire et l’autre, très proche sur le plan iconographique et stylistique, est peinte sur un thang-ka.

Section Chine
Conservateur : Jacques Giès

Un remarquable bodhisattva de plus d’un mètre de haut (don du Baron Ullens) illustre l’art des Wei du Nord au début du VIe siècle. Le musée s’est aussi enrichi d’un splendide ensemble d’œuvres de l’époque des Qi du Nord (550-577) dont une des plus belles stèles votives connues, avec encore des traces de polychromie, un majestueux Buddha Vairocana (don AREVA) dont le modelé subit manifestement l’influence de l’art Gupta de l’Inde du Ve siècle. Une autre acquisition majeure a bénéficié du classement d’œuvre d’intérêt majeur pour le patrimoine. Il s’agit d’un monumental bodhisattva debout de 2.40 m de haut (don d’AREVA) qui constitue une pièce-phare de l’art bouddhique chinois.
Dans la rotonde de la Chine bouddhique, un très élégant bodhisattva en bois (don du Crédit Agricole) du début du Xe siècle est un exemple de la transition entre l’art des Tang et celui des Song. Cette œuvre se trouve en compagnie d’un impressionnant disciple du Buddha assis en terre cuite vernissée, entré dans les collections grâce à la générosité de T.T. Tsui, et de deux portraits de moines en bois (Xe-XIIe siècle), provenant d’une vieille collection française.

Section Corée
Conservateur : Pierre Cambon
Plus à l’est, toujours dans le domaine de l’art bouddhique, un roi gardien en bronze, sans doute du Xe siècle, compte dorénavant parmi les pièces majeures de la section des arts de la Corée. À la limite extrême de la diffusion du bouddhisme, la section japonaise a pu s’enrichir d’une œuvre à la fois rare et monumentale, un bodhisattva taillé dans un bloc de bois de 2.19 m de haut (ancienne collection Trémois) que l’on peut dater de la fin du VIIIe siècle.

Section Asie du Sud-Est
Conservateur : Pierre Baptiste
Dans la section de l’Asie du Sud-Est, la très riche collection d’art khmer a bénéficié du don d’une très belle tête de divinité féminine du IXe siècle provenant du temple du Bakong (don de l’ambassadeur Gunther Dean) que, par un hasard particulièrement heureux, Pierre Baptiste, en charge de cette section, a pu replacer sur un buste exposé depuis 1936 au musée Guimet.




Les arts décoratifs indiens

Notre souhait de donner des arts de l’Inde une idée plus complète a été réalisé grâce à Krishna Riboud qui, en 1999, lors d’une seconde donation, permettait l’entrée au musée Guimet d’un splendide ensemble de bijoux et d’objets précieux de l’époque moghole qui sont présentés depuis 2001 dans la galerie Jean et Krishna Riboud.
Les collections archéologiques et les arts somptuaires de Chine
Section Chine
Conservateurs :Jean-Paul Desroches, Catherine Delacour, Marie-Christine Rey
Plusieurs céramiques permettant un panorama plus large des cultures néolithiques ont été données par Christian Deydier. Un bel ensemble de bronzes shang du XIIIe-XIIe siècle avant notre ère, offert par la Fondation Li Ka Shing. présente l’immense intérêt d’appartenir à un même dépôt funéraire, un fait rarissime dans les collections de musées. Un daim et un phénix en bois et andouillers de cerf de la période des Royaumes Combattants, vers le VIe siècle avant notre ère, illustre l’art funéraire du royaume de Chou. Quelques importantes terres cuites de l’époque des Tang (618-907), tout particulièrement une très belle statuette d’un marchand sur son chameau (don LVMH) et un grand cheval et son palefrenier (don T.T. Tsui) sont venus renforcer un domaine dans lequel le musée est particulièrement riche, notamment depuis la donation Jacques Polain.




L’archéologie sous-marine
Depuis plusieurs années, l’archéologie sous-marine a permis de retrouver des cargaisons de jonques chinoises ou de galions européens. Plusieurs de ces fouilles, notamment au large des Philippines, ont été conduites par Franck Goddio. Les dons ont permis à Jean-Paul Desroches de créer une galerie consacrée à près de sept siècles de navigation entre la Chine, le Proche-Orient et l’Europe.

Les acquisitions d’art coréen
Section Corée
Conservateur : Pierre Cambon
Un autre des objectifs de notre politique d’enrichissement des collections, celui du renfort de la section des arts de Corée, a été atteint au-delà de nos espérances. Avant la fermeture du musée en 1996, la Corée, connue pour l’originalité de ses arts et aussi pour son rôle de relais entre la Chine et le Japon, n’occupait que 45 m2. Nous avons décidé de consacrer 400 m2 à ce pays dans les nouvelles présentations qui ont bénéficié d’un fort soutien financier de la Korea Foundation et de Samsung Electronics. Toute une série d’achats heureux sont venus enrichir cette section qui a aussi bénéficié de donations majeures. Nous avons déjà parlé du roi-gardien en bronze, une œuvre de référence dans plusieurs ouvrages, qui illustre la diffusion en Extrême-Orient d’iconographies caractéristiques de la route de la soie.


La peinture chinoise
Section Chine et Asie Centrale
Conservateur : Jacques Giès
Pour la peinture chinoise, ces dix dernières années ont en effet vu se succéder acquisitions et donations. Une partie des acquisitions que nous avons pu faire avec Jacques Giès trouve son origine dans l’ancienne collection de Jean-Pierre Dubosc qui fut dans les années 1950 un des plus grands connaisseurs de la peinture chinoise. Parmi les œuvres les plus remarquables, citons le grand rouleau de près de 7 m de large de Shen Zhou, daté de 1486.
La peinture japonaise
Pour le Japon, les enrichissements ont été aussi nombreux dans plusieurs domaines, comblant là aussi d’importantes lacunes, comme, par exemple, l’achat de trois remarquables armures. Cependant ce sont les acquisitions de peintures qui marqueront tout particulièrement ces dix dernières années. La célèbre école de peinture Rimpa, peu présente auparavant dans nos collections, figure maintenant en bonne place et avec des œuvres majeures dont une belle calligraphie d’Hon’ami Kôetsu (1558-1637) et trois œuvres d’Ogata Korin 1658-1716). À propos de Korin, nous regrettions beaucoup que cette grande figure de l’histoire de la peinture japonaise soit absent des collections. Deux éventails – « les roses trémières », acheté par le musée et « les eaux tourbillonnantes », donné par LVMH – et une exceptionnelle paire de paravents représentant des chrysanthèmes blancs, illustrent admirablement l’art de cette figure majeure de la peinture japonaise.



Le pavillon de thé du jardin des galeries du Panthéon bouddhique

Toujours à propos des collections japonaises, rappelons qu’en 1991, avec le concours du grand japonologue aujourd’hui disparu, Bernard Frank, nous avons présenté une partie importante des collections d’art bouddhique rapportées par Emile Guimet de son voyage au Japon en 1876 (Frank 1991). C’est au 19, avenue d’Iéna, dans un bâtiment annexe du musée Guimet, rebaptisé « galeries du Panthéon bouddhique » que l’on a pu remettre à l’honneur un choix d’œuvres exposées selon une classification iconographique voulue par Emile Guimet lui-même.
La section des textiles et la donation Riboud 2003
Section Textiles
Conservateur : Vincent Lefèvre
Nous avons évoqué la première donation de 150 textiles faite par Krishna Riboud en 1990. Conformément à son souhait, en 2003, le reste de la collection – soit près de 3 800 pièces auxquelles s’ajoutent 150 objets (aquarelles, objets témoignant des techniques de tissage) – a été légué au musée Guimet par l’intermédiaire de ses trois petits-enfants, Pénélope, Thomas et Raphaella, auxquels nous exprimons une nouvelle fois toute notre reconnaissance. Ces textiles, placés maintenant sous la responsabilité de Vincent Lefèvre, couvrent une très large période, allant de la Chine des Royaumes Combattants du Ve-IIIe siècles avant notre ère jusqu’au XXe siècle.


Les acquisitions de la bibliothèque et du service des archives photographiques
Section Bibliothèque
Conservateur : Francis Macouin
La bibliothèque du musée, fondée par Emile Guimet, qui la considérait comme le cœur même de son institution, a pour priorité d’acquérir des ouvrages pour les chercheurs et les amateurs qui la fréquentent. Toutefois, elle possède des ouvrages de grande valeur dont certains sont exposés par roulement dans l’ancienne bibliothèque, située dans la rotonde du premier étage. Aussi a-t-elle poursuivi, sous la responsabilité de Francis Macouin, une politique d’acquisitions comprenant notamment un manuscrit tibétain, des ouvrages coréens illustrés, des albums de dessins cambodgiens et un très rare manuscrit birman sur ivoire de la fin du XVIIIe siècle.

Kammavåcå
Myanmar (Birmanie) fin XVIIe – début XVIIIe siècle Manuscrit sur ivoire Longueur : 53 cm Largeur : 8,5 cm BG 83700 Achat : 2006
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