Le peintre coréen Kim Chong-hak, surnommé « le peintre des quatre saisons », est très populaire en Corée mais demeure peu connu en Europe. Il est le sixième artiste choisi par le MNAAG pour une « carte blanche ».
C’est sous le signe de la couleur que s’inaugure au printemps cet ensemble contemporain constitué d’une douzaine de toiles aux accents lyriques, où le paysage est tantôt identifiable, tantôt traité comme une source d’inspiration ornementale ; l’oeuvre de Kim Chong-hak traduit une immense énergie et un puissant respect pour la tradition coréenne de la période Choson (1392-1910), où le thème des saisons était très prisé. Les arts populaires, dont la broderie, alimentent également le travail du peintre. Le musée national d’art contemporain de Corée consacrait à l’artiste une rétrospective en 2011 ; en 2018, le musée national des arts asiatiques – Guimet lui rend hommage en lui confiant cette nouvelle Carte blanche.
Kim Chong-hak – né en 1937 en Corée du Nord – cultive un sens de la couleur et du figuratif qui se démarque des peintres du Dansaekhwa dans les années 1970, davantage tournés vers le monochrome. Le thème de la végétation, fleurs de printemps ou d’été, jouant d’une palette vibrante, investit en totalité l’espace de ses toiles, avec un certain goût pour l’abondance colorée. Son engouement pour la nature est caractéristique de son travail. Dans Sauvagerie primitive (2017), Kim Chong-hak élève une humble prairie en fleurs à des dimensions monumentales, où l’espace pictural apparaît saturé de touches épaisses sans la moindre respiration ; fleurs, papillons, oiseaux, araignées, punaises et scolopendres peuplent l’oeuvre. Son lyrisme non sans humour flirte avec l’abstraction ; l’artiste met au premier rang la couleur, moteur de son oeuvre. Dans un entretien, Kim Chong-kak confie que pour lui « la couleur est au moins la moitié de la peinture ».
La Carte blanche à Kim Chong-hak investit également les galeries coréennes du 2e étage ; les oeuvres de l’artiste y dialoguent avec les oeuvres des collections dans lesquelles l’artiste puise largement son
inspiration. Kim Chong-hak, qui allie à sa carrière d’artiste un goût de collectionneur et connaisseur averti, présente quelques meubles de la période Choson issus de sa collection personnelle. Son grand paravent peint par l’artiste réinterprète les codes de l’art de la broderie coréenne et trouve tout naturellement place dans la rotonde.
▬▬INFORMATIONS PRATIQUES▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬▬
Carte Blanche à Kim Chong-Hak
Du 7 juin au 1 octobre 2018
Billet d’entrée (11,5 € / 8,5 €)