Journée d’étude
Identités coréennes : fondements, actualités et perspectives
De sa fondation mythique en 2333 avant J.-C. jusqu’à nos jours, la Corée s’est forgée, entre Chine et Japon, une identité forte, aux multiples facettes, témoignant d’une histoire, d’une culture, et bien souvent d’une vitalité hors normes.
Au-delà de sa langue, supposée d’origine altaïque, et de son alphabet propre, le hangeul, créé au 15ème siècle, qui fondent déjà les bases de son unicité, en quoi l’Histoire, les arts, les religions, le contexte géopolitique construisent-ils une identité coréenne ?
En quoi la division de 1945 et la naissance de deux Corée la remettent-elle aujourd’hui en cause ? Au-delà de la fracture politique et économique, et des antagonismes, comment ont évolué séparément les deux pays ?
La réunification est-elle devenue une utopie ou s’impose-t-elle à long terme comme une nécessité ?
10h00 : Accueil du public
10h30 : Introduction par Sophie Makariou, présidente du Musée national des arts asiatiques – Guimet, Daniel Ollivier et Hyo-Jung Kim
Matin : CONSTRUCTION DE L’IDENTITE CORENNE
10h45 – Pierre-Emmanuel ROUX – Université Paris-Diderot :
Une Civilisation confucéenne idéale : La construction d’une identité coréenne à l’époque du Chosŏn (1392-1910)
L’époque du Chosŏn occupe une place centrale dans la construction progressive d’une identité proto-nationale coréenne. Élève modèle d’une Chine idéalisée, la dernière dynastie royale coréenne adopta le néo-confucianisme des Song comme idéologie d’État. Mais elle entretint aussi des relations complexes avec ses voisins chinois, mandchous, japonais, et plus tardivement avec les Occidentaux. Les conséquences sociales n’en furent pas seulement considérables à court et moyen termes : elles restent encore largement visibles en ce début de XXIe siècle et servent une historiographie (sud- et nord-) coréenne(s) fortement teintée de nationalisme.
11h30 – Alain DELISSEN – Directeur de l’Institut d’études coréennes au Collège de France et directeur d’études à l’EHESS :
Le monde coréen et la longue modernité
La modernité coréenne ne commence pas hier avec la K-Pop ni avant-hier avec les autoroutes du Président Park Chunghee. Elle n’est pas non plus si simplement logée au Sud. On tentera de restituer les lieux et les étapes de cette déjà longue trajectoire dans le monde : pour le monde.
12h15-12h30 : Questions-réponses avec le public sur ces deux interventions
Après-midi : LA (LES) IDENTITE(S) COREENNE(S) AUJOURD’HUI ET DEMAIN
14h00 – Patrick MAURUS – Professeur des Universités INALCO :
Les trois Corées
A force de répéter après 70 ans de séparation qu’il n’y a qu’une seule Corée, de quel pays nous parlent donc les Trois Corées?
14h45 – Pierre-Olivier FRANCOIS – Réalisateur et auteur du film « Corée, l’impossible réunification. » :
Histoire(s) des deux Corées.
Le documentariste Pierre–Olivier François a été plus d’une dizaine de fois en Corée du Nord et du Sud. Les images et les histoires qu’il en a rapportées font ressortir d’étranges parallèles. Mais alors, pourquoi les deux Corées s’efforcent-elles tant de se différencier ?
15h30- 15h45 : Questions-réponses avec le public sur ces deux interventions
15h45 : Pause
16h00 – Françoise HUGUIER – Photographe, lauréate de la villa Médicis
Photographier la Corée
Avant tout voyage photographique, il est important de s’imprégner de l’Histoire du pays visité. Cette évidence est d’autant plus importante pour un pays tel que la Corée du Sud.
Françoise Huguier s’était rendue en 1982 à Séoul et dans la province coréenne. Le pays était alors en pleine transition politique. Photographiant en noir et blanc et très imprégnée de ces divers voyages au Japon, elle était naturellement attirée par les traditions (monastères, paysans, …). Partant avec comme référence visuelle le travail des photographes Roland et Sabrina Michaud qui venaient d’éditer leur livre « Corée de jade », dans lequel ils avaient photographié un village traditionnel dans les montagnes, elle visitait le pays avec cet imaginaire en tête.
Depuis elle a photographié l’Asie du Sud Est et son regard sur la Corée a alors changé. Elle a remarqué que les gens ne regardaient plus les films chinois des frères Shaw, les familles chinoises préférant désormais les dramas coréens. Quant aux jeunes, ils sont tous fans de musique k-pop. Ces éléments furent les déclencheurs de cette quête en Corée, le pays devenant le phare de la culture populaire, Françoise Huguier a souhaité se rendre à la source pour comprendre. Elle a choisi de se concentrer sur deux générations. Les jeunes qui ont une forte tendance à oublier la guerre et à se perdre dans les méandres de la consommation de masse, et les vieux qui sont à l’origine de la Corée contemporaine telle qu’elle a pu la découvrir ces deux dernières années.
16h45 :TABLE RONDE (avec les précédents) :
Quel avenir pour les Corée (hypothèses) ?