Cette figure de divinité farouche et ailée, tient dans sa main droite un « foudre-diamant » vajra et dans la gauche un scorpion. La moitié inférieure de son corps est constituée d’une lame de « dague rituelle » kila, phur-bu, qui transperce en partie basse un liñga (effigie) situé dans une aire sacrificielle triangulaire. Sujette à différentes interprétations, l’identification de cette statuette, semble incertaine, néanmoins, D.I. Lauf lui voit en elle Gu -ru drag-dmar, sous son aspect particulier de Padmasambhava. Cette oeuvre, réalisée à la technique de la cire perdue, dorée au mercure et rehaussée de polychromie fut placée sur un socle de bois de section triangulaire.
La commande ou l’exécution d’une représentation religieuse est considéré comme un acte d’une grande piété. Il s’ajoute à la liste des actions qui seront jugées et prises en compte lors des futures renaissances d’une âme. La fabrication de telles pièces suit un rituel strict, entrecoupé de prières et de divers actes liturgiques. L’image divine est ensuite consacrée, et permet de matérialiser le dieu aux yeux des dévots et ainsi de les aider dans leurs actes de piété. Elles deviennent de véritables supports de culte, en facilitant l’évocation de la divinité durant les rituels ou les séances de méditation. Ces figurations obéissaient aux impératifs iconographiques mentionnés dans des traités, et dont dépendait la garantie de la valeur cultuelle de la statuette.
L’état actuel des connaissances ne permet pas de situer de façon précise cette oeuvre dans un contexte historique, régional ni chronologique.
Texte d’après G. Béguin.