Le miroir de grande taille appartient à la catégorie dite “argentée” , une qualité obtenue grâce à un apport particulièrement sensible d’étain dans la composition de l’alliage. Le bouton de préhension central écrase un animal fantastique dont on aperçoit la tête, les quatre membres et la queue. Le deuxième champ central est divisé en quadrants comportant chacun un quadrupède différent et les « V » qui les déterminent sont ornés d’une tête d’oiseau huppé. Une dénivellation à deux rangées de dents de scie sépare cette partie du reste du miroir, légèrement plus élévé. Trois registres s’y déploient : d’abord une longue inscription en 31 caractères qui loue le pouvoir lumineux et reflexif du miroir puis une série de douze figures animales associées aux douze rameaux terrestres désignant les années du cycle sexagésimal et aux signes du zodiaque. Enfin, séparée par une courte rangée de dents de scie, une dernière bordure décorative clot cet univers circulaire cloué au centre par un carré terrestre. Ainsi, bien que le mode d’expression soit différent de celui utilisé sous les Han, le miroir Sui reste toujours aussi intimement lié à la symbolique céleste que ses prédécesseurs.
