Don de la Société des amis du musée Guimet, ce haut-relief est l’une des pièces mythiques de la collection Malraux, André Malraux s’étant fait photographier à ses côtés, dans les années 1930, auréolé de sa gloire d’écrivain remarqué et de son escapade sulfureuse au Cambodge.
Pour les religions asiatiques, la conception du temps est cyclique. Le Bouddha historique, Shakyamuni, fut ainsi précédé par des bouddhas du passé et devrait être suivi par Maitreya, le bouddha à venir. En tant que bodhisattva (futur Éveillé) richement vêtu et paré, c’est ce dernier que l’on peut sans doute reconnaître ici à son attribut caractéristique : le petit vase à eau tenu dans la main gauche. Cette œuvre appartenait vraisemblablement à une triade composée du Bouddha, au centre, entouré par deux bodhisattva : Maitreya, à sa droite, et Avalokiteshvara (le bodhisattva de la compassion) à sa gauche.
Datée du 4e-5e siècle, cette pièce est représentative de la période qui voit l’épanouissement du stuc, après la grande période du schiste. Elle est en effet postérieure aux Kouchans (1er-3e siècle) et témoigne du bouddhisme dit du « Grand véhicule » (Mahayana), qui permit le développement d’une riche iconographie de figures de bodhisattva. La pièce comme l’écrit Malraux, témoigne du rare moment où le bouddhisme, loin de dédaigner le monde, en exalte la beauté.
