Fils et successeur de Drenpa Namkka (8e siècle), premier maître bonpo dont l’histoire soit documentée, Tsewang Ridzin enlace sa compagne Nyima Obar.

Son allure évoque celle des « Grands Accomplis », ascètes d’origine indienne qui transmirent nombre d’enseignements et sont souvent figurés dans le bouddhisme tibétain. De chaque côté, figurent les six aspects qu’il revêtit sur six montagnes bonpo du Tibet, en relation avec la géographie sacrée et les pèlerinages du Bon.

La tradition du Bon existait au Tibet avant que le bouddhisme n’y pénètre au 7e siècle. Le Bon a une origine mythique qui remonte à Tonpa Shenrab, un maître qui aurait vécu des milliers d’années avant le Bouddha historique et qui naquit à Olmo Lungring. Selon les bonpo (pratiquants du Bon), leurs écrits sont originaires de ce royaume situé au Tazig (autour du cours oriental de l’Amou-Daria (?)). Ce lieu est une Terre Pure, spirituelle, hors du temps et de l’espace, accessible uniquement à travers visions, rêves ou méditations. Sa description la plus ancienne se trouve dans le Dodu (texte du 11e siècle (?)).  Le Bon se serait ensuite épanoui au Shangshung, un royaume à l’ouest du Tibet et conquis au 7e siècle par le roi tibétain Songtsen Gampo.

Il préserve des éléments de la religion tibétaine prébouddhique, dans laquelle déités et esprits de la nature tiennent une place majeure. Malgré des périodes de persécution, il a persisté et évolué parallèlement au bouddhisme et les deux courants se sont influencés mutuellement. En 1987, le XIVe Dalaï Lama a reconnu le Bon comme la cinquième école religieuse tibétaine, aux côtés de celles du bouddhisme.