En ce 14 juillet, cette miniature nous rappelle que c’est dans l’empire moghol que furent inventés les feux du Bengale.
Si la peinture a été pratiquée en Inde depuis les temps les plus anciens, cet art a connu une nouvelle vigueur sous le règne des empereurs moghols. En effet, l’art du livre illustré – le terme usuel de « miniature » est en fait inapproprié – connaît à la fin du 16e siècle un développement nouveau grâce à l’arrivée de peintres issus de la cour de Perse. Originaires d’Asie centrale, les Moghols font d’ailleurs du persan leur langue de cour et c’est dans cette langue que rédigées les inscriptions qui figurent au dos de cette peinture.

Le 17e siècle – période marquée par les règnes les plus fameux (Akbar, Jahangir, Shah Jahan) – passe généralement pour l’âge d’or de la miniature moghole. Pourtant, cette tradition artistique s’est poursuivie bien au-delà et l’on tend aujourd’hui à réévaluer les peintres du 18e siècle. L’œuvre présentée ici en est un beau témoignage.
À côté des illustrations des grands récits littéraires et historiographiques, les miniatures mogholes traitent très souvent de la représentation des souverains et des membres de leur cour, tantôt dans un cadre officiel et politique, tantôt dans une atmosphère plus intime. C’est le cas sur cette peinture qui est un portrait d’un des fils de Shah Jahan, peut-être le futur empereur Aurangzeb (le portrait est donc posthume). Sur la terrasse de son palais, dont on ne voit que l’extrémité, vêtu selon la mode de la cour, il fait face à cinq femmes qui lui apporte des rafraichissements et des instruments de musique. En effet, une célébration est en cours et tout le fond de la composition est occupé par un feu d’artifice qui éclaire la nuit profonde, donnant ainsi à l’image une dimension assez onirique.