Les costumes indiens se divisent de façon schématique en deux catégories : ceux qui sont cousus puis enfilés sur les membres et ceux qui, d’une seule pièce, se drapent autour du corps. Appartenant à cette seconde catégorie, le sari est le costume féminin par excellence.

Les dimensions d’un sari peuvent varier de quatre à huit mètres selon les régions et la richesse des propriétaires. La largeur est d’environ un mètre. Le principe du drapé est à peu près le même partout : une extrémité de l’étoffe est fixée à la ceinture, généralement par-dessus un jupon ; après un premier tour, l’étoffe est délicatement plissée et de nouveau fixée à la ceinture, puis la partie qui reste est passée en travers du buste. L’autre extrémité peut alors pendre par-dessus l’épaule, être posée sur la tête pour faire office de voile, ou encore rentrée dans la ceinture.

Le décor du sari est lui aussi relativement constant : un champ central au motif généralement répétitif, encadré par deux bordures latérales ou lisières qui courent tout le long de l’étoffe ; l’extrémité la plus visible du sari, appelée ancala, ou encore pallu, forme un décor à part, généralement plus orné puisque le plus visible.

Aux 18e-19e siècles, le village de Baluchar au Bengale s’est spécialisé dans le tissage de saris de soie dont l’extrémité représente des scènes pittoresques : nabab fumant le huqqa, soldats ou encore Européens à bord de divers moyens de transport nouveaux à l’époque : train, bateau à aubes, etc.

Native du Bengale, la grande donatrice de la section Textiles du musée, Krishnâ Riboud, débuta sa collection pas ces saris dont elle voyait disparaître la tradition.