Les costumes indiens se divisent de façon schématique en deux catégories : ceux qui sont cousus puis enfilés sur les membres et ceux qui, d’une seule pièce, se drapent autour du corps. Appartenant à cette seconde catégorie, le sari est le costume féminin par excellence.
Les dimensions d’un sari peuvent varier de quatre à huit mètres selon les régions et la richesse des propriétaires. La largeur est d’environ un mètre. Le principe du drapé est à peu près le même partout : une extrémité de l’étoffe est fixée à la ceinture, généralement par-dessus un jupon ; après un premier tour, l’étoffe est délicatement plissée et de nouveau fixée à la ceinture, puis la partie qui reste est passée en travers du buste. L’autre extrémité peut alors pendre par-dessus l’épaule, être posée sur la tête pour faire office de voile, ou encore rentrée dans la ceinture.
Sari Baluchar Butidar, Inde, Bengale, Baluchar, 19e siècle, taffetas changeant, broché et lancé, H. : 1,19 m ; L. : 4,98 m, legs Krishnâ Riboud, 2003, MA 11685 (AEDTA 3844)
Le décor du sari est lui aussi relativement constant : un champ central au motif généralement répétitif, encadré par deux bordures latérales ou lisières qui courent tout le long de l’étoffe ; l’extrémité la plus visible du sari, appelée ancala, ou encore pallu, forme un décor à part, généralement plus orné puisque le plus visible.
Aux 18e-19e siècles, le village de Baluchar au Bengale s’est spécialisé dans le tissage de saris de soie dont l’extrémité représente des scènes pittoresques : nabab fumant le huqqa, soldats ou encore Européens à bord de divers moyens de transport nouveaux à l’époque : train, bateau à aubes, etc.
Native du Bengale, la grande donatrice de la section Textiles du musée, Krishnâ Riboud, débuta sa collection pas ces saris dont elle voyait disparaître la tradition.