Représentée à la manière d’une divinité, cette figure féminine en bronze réalisée à la technique de la fonte à la cire perdue pourrait être le portrait funéraire d’une princesse du royaume de Siam.

Figuré sur un piédestal rectangulaire au profil marqué de moulures ainsi qu’il sied à une divinité, le personnage féminin est assis, jambes repliées, les mains posées sur les genoux, dans une attitude de politesse respectueuse, conformément aux usages traditionnels de la cour du Siam. Elle est vêtue d’une jupe plissée et d’une tunique croisée et a reçu de nombreuses parures : un couvre chignon à diadème, des pendants d’oreille, des bagues, des bracelets et des anneaux de cheville qui témoignent de son ascendance princière.

Princesse en attitude de respect, Thaïlande, période d’Ayutthaya, 16e-17e siècle, bronze, fonte à la cire perdue, don, 2019, MA 12995

On ignore l’identité de cette femme. La position, le costume, les parures font songer, dans le contexte culturel de l’Asie du Sud-Est, au portrait funéraire d’une princesse ou d’une reine, dans la continuité de celui de la reine Jayarajadevi, épouse de Jayavarman VII (fin 12e-début 13e siècle) dont la sœur avait érigé des portraits dans certains sanctuaires bouddhiques après sa mort. Selon cette hypothèse, la « princesse » serait figurée dans l’attitude respectueuse d’une femme de la haute société assistant à quelque cérémonie dans un monastère bouddhique, figeant pour l’éternité sa dévotion au Bouddha.