Grâce aux archives, nous savons que dès 1841 (le daguerréotype est inventé en 1839), au moins cent daguerréotypistes ont fait plusieurs milliers de plaques en Malaisie, en Indonésie et aux Philippines, dont certaines nous sont parvenues.

La fin de la décennies 1850 voit l’arrivée d’une nouvelle génération utilisant le procédé du collodion humide. Malgré une manipulation difficile en extérieur, car les plaques doivent être sensibilisées sur place, l’avantage est que, revenu au studio, on peut tirer un nombre illimité de photographies à partir d’un seul négatif. Cela permet une production de masse.

D’origine hollandaise, Francisco van Kamp s’installe aux Philippines, où il est considéré comme un pionnier de la photographie. Il fait la plupart de ses épreuves dans la région de Manille. En 1870, il acquiert l’ancien studio du photographe Albert Honnis (actif vers 1860-1874), situé dans le quartier de Binondo à Manille. Il doit sa notoriété à ses photographies du tremblement de terre de 1880 ainsi qu’à ses magnifiques portraits de Philippins, dont les belles indias (indigènes) et mestizas (métisses espagnoles-philippines et espagnoles-chinoises). La beauté des mestizas et leurs costumes était un sujet très exploité à Manille.