Partir, découvrir, s’ouvrir au monde, voilà ce qui séduira Emile Guimet toute sa vie. Le Japon s’ouvre lentement aux visiteurs étrangers à partir de la restauration Meiji (1868). À leur arrivée en août 1876, Émile Guimet et Félix Régamey découvrent un pays fascinant où les aspects de la vie quotidienne les enchantent, les déroutent parfois, sans jamais les laisser indifférents. Mais les déplacements sont limités à quelques villes et soumis à autorisation des autorités. Comme d’autres voyageurs, ils empruntent des voitures à bras ou d’inconfortables palanquins le long de routes bien balisées.

Félix Régamey Elie (1840-1907)
Photo (C) RMN-Grand Palais (MNAAG, Paris) / Thierry Ollivier
Ils visitent temples et monastères où il leur faut constamment se déchausser, geste malhabile avec guêtres et bottines, font halte dans des auberges traditionnelles, s’initient à l’art de manger avec des baguettes et de coucher sur une mince natte déroulée au sol.
Musicien dans l’âme, Émile Guimet s’attache à noter les mélodies entendues au gré des étapes tandis que Félix Régamey croque des scènes de théâtre ou de danse.
Pourtant ce Japon si harmonieux est déjà en passe de s’occidentaliser irrémédiablement.