Le kesa, terme dérivé du sanscrit kashaya et du chinois jiasha, en référence à la couleur brune-rougeâtre de l’habit des moines, est ce châle monastique fait de différentes pièces de tissus cousues ensemble (en une sorte de patchwork) sous forme de bandes ou « colonnes » appelées jo.

À l’origine, les prescriptions recommandent aux moines de se vêtir de haillons ramassés dans la poussière à l’imitation du Bouddha lui-même. Les plus anciens se situent entre le 7e et le 9e siècle de notre ère, et sont composés d’une bande centrale, encadrée d’un nombre impair de bandes latérales.

Il existe trois sortes de kesa, déterminées par le nombre de bandes et chaque catégorie a un usage distinct. Les kesa à 5 bandes (type anda-e) peuvent être portés tous les jours, les kesa à 7 bandes (type uttaraso) peuvent être utilisés par les moines lors d’occasions plus formelles à l’intérieur du temple, et les kesa de 9 à 25 bandes (type sogyari) peuvent être portés lors de cérémonies solennelles. Le kesa est considéré comme une sorte de mandala, symbole de l’univers, le jo central étant l’axe du monde. Les angles en sont généralement occupés par des carrés d’étoffes (kakucho ou niten), qui représentent les quatre points cardinaux.

Un kesa est soit drapé par-dessus l’épaule gauche et enroulé autour du corps en passant par l’aisselle droite (manière hentan uken), soit drapé par-dessus les deux épaules (manière tsuken). Ils sont tissés majoritairement en soie et décorés à l’aide de lamelles de papier doré (kinran), technique développé à Kyoto principalement dans les ateliers de Nishijin, quartier des tisserands qui doit son nom à l’ancien campement (jin) de l’ouest (nishi), établi pendant les guerres d’Onin (1467-1477).