Typique du royaume de Silla (5e-6e siècle), cette couronne fut acquise au Japon vers 1950. Elle proviendrait d’une tombe de la province de Kyongsang, au Sud de la Corée.
Une couronne similaire existe au musée Leeum, à Séoul, et témoigne de cette orfèvrerie au métal martelé, très caractéristique du temps des Trois Royaumes (1e-7e siècle) où le pouvoir du roi parait assimilé à celui des chamanes.
Se développant sur un mode géométrique et quasiment abstrait avec ses branches en forme de trident suggérant une montagne ou un arbre, cette couronne s’orne dans un luxe barbare de chaînettes ornées de pendeloques, qui pendent tout le long du visage, où sur d’autres exemples le jade se mêle à l’or. Bien plus qu’à la Chine, ce type de parure renvoie au monde des steppes, à la Mongolie ou à la Sibérie, trouvant très curieusement des échos dans les kourganes scythes, voire en Bactriane afghane avec Tillia Tepe.
Couronne, Corée, royaume de Silla, époque des Trois Royaumes, 5e-6e siècle, bronze doré, H. 59,5 cm ; D. 17 cm, achat au Japon, 1954, MA 1642
Si les couronnes sont connues également dans les autres royaumes qui se partagent alors la péninsule de Corée, le Koguryo au Nord, le Paekche au Sud-Ouest, celles du royaume de Silla y sont les plus somptueuses, les plus étranges aussi, tout comme le sont les tombes en forme de tumulus aux proportions parfois spectaculaires sur le site de Kyongju.
Cette singularité a sans doute comme raison l’isolement relatif d’un royaume qui reste très longtemps à l’écart des influences chinoises et n’adhère au bouddhisme qu’au cours du 6e siècle (528), près de deux siècles après les royaumes voisins (372 au Koguryo, 384 au Paekche).